•  

    Lena :

    Danilo, tu es toujours là ?


    Danilo :

    Oui, ton Altesse, c’est mon temps de repos. Cela ne te dérange pas si je me téléporte chez
    toi ? Je maîtrise mieux mon nouveau logiciel, je ne vais pas louper mon arrivée cette fois, j’atterrirai juste au milieu du salon !


    Lena :

    Ouaiais, chouette ! Et tu n’sais pas ? Dodue vient d’arriver, de chez Marie-Louve ! Oh, attends, attends, Danilo, que je te donne une représentation mentale correcte de mon salon tel qu’il se présente maintenant. J’ai passé une bonne partie de la journée hier à tout changer, tout déplacer !


    Danilo :

    OK, pigé ! C’est bon, j’y vais !

    Dodue vient de s’asseoir dans le fauteuil à présent situé dos à la fenêtre, Lena est restée dans sa chaise à roulettes flambant neuve devant son ordi. Dans un vacarme inattendu, Danilo fait son entrée, déséquilibré par le canapé en biais et tombe tête en bas dans le deuxième fauteuil qu’il ne s’attendait pas à trouver exactement au milieu de la pièce.

    Dodue et Lena sont horrifiées mais se rassurent en constatant que Danilo n’a rien et s’est promptement remis dans le bon sens, en prenant dans ses bras les trois petits coussins chats gris, noir et jaune.


    Danilo :

    Mesdames, j’ai encore des progrès à faire !


    Lena :

    Tu es sympa, je sais très bien que c’est moi qui ne t’ai pas bien renseigné, avec ma description approximative, tu as fait pour le mieux.


    Dodue a manifestement envie de rire, Lena reste mi-figue mi-raisin, Danilo les regarde toutes les deux et éclate d’un fou rire irrésistible, surtout avec la voix de Michel Roux. Lena doit s’essuyer les yeux et sort son mouchoir et comme Danilo la mime, tous les trois repartent de plus belle.


    Lena :

    Ah mes amis, voilà qui me fait grand bien ! Et vous ?


    Dodue :

    Moi aussi ! Danilo, je vais peut-être t’apprendre quelque chose : les humains ont un dicton qui affirme qu’une bonne tranche de rire vaut bien un beefsteak !


    Danilo :

    Ah non, je n’ai pas eu l’occasion de croiser ce dicton dans mes recherches et mes collectes. C’est très intéressant pour moi de constater combien la nourriture terrestre est omniprésente chez vous !

    Même dans la religion où Lena a été élevée, le pain et le vin revêtent une immense valeur symbolique …


    Dodue :

    Ça oui ! D’ailleurs, Lena, du temps où elle devait aller à la messe, regrettait qu’il n’y ait que le curé qui ait droit à ses gorgées de breuvage et que l’hostie n’ait aucun goût !


    Lena :

    Bon ça va, Dodue, mon appétit est légendaire, peut-être mais … pas la peine de blasphé-
    mer … Ne fais pas cette tête contrite, je plaisante et tu as raison. Mais le dimanche du Pardon, au village, dans mon enfance, le pain béni se transformait réellement en vrai gâteau breton au beurre et à la pâte brisée, distribué aux fidèles en copieuses parts. Tellement bon et pas du tout étouffe-chrétien !


    Danilo :

    Pour un peu vous me donneriez faim ! C’est une sensation que je ne risque pas de connaître, tant mieux car je ne serais pas équipé pour assouvir mon besoin. Lorsque nous sommes en mission, même Cassandra, Néan, les vingt autres hominiens et les cinq animaux ne se nourrissent pas non plus. Le plein pour tout le monde a été fait avant de partir. Quand nous avons su que nous restions sur la Terre pour plusieurs mois, nous sommes tous retournés nous approvisionner, comment, cela c’est un secret, même moi j’ai dû aussi me recharger ! Chez nous, nous ne nous mangeons pas entre nous, savez-vous ? Enfin, je ne parle pas de moi ni de mes potes robots, mais des êtres organiques ! Ce sont nos plantes qui les alimentent et elles le font avec leur consentement et leur coopération. Cela vous semble étrange, hein ? Oui, vous vous doutez que nous communiquons avec elles. Nos oiseaux, nos mollusques, nos lépidosauriens, nos chéloniens aussi leur fournissent des œufs …


    Lena, incertaine :

    Rappelle-moi ce que sont les chéloniens, si tant est que j’ai déjà eu connaissance de ce

    nom ? Les lépidosauriens, je devine que cela a quelque chose à voir avec les crocodiles, les serpents ?


    Danilo :

    Ah, je n’emploie sans doute pas les mots qu’il faut. Oui, j’aurais dû mentionner les lézards, surtout.

    J’ai dit « chéloniens », eh bien tu dois comprendre tortues ! Sur la Terre, cela ne se passe pas ainsi, je sais bien. Je laisse de côté le problème de l’indigence de vos communications mais les hommes sont omnivores, bien que certains évitent déjà de consommer de la viande ; les animaux carnivores tuent les herbivores pour les dévorer. Quant à ceux que vous nommez charognards, les vautours par exemple, ils ont leur rôle à jouer, il ne faut pas leur jeter la pierre, n’est-ce pas ? Ils attendent patiemment que les fauves finissent leur repas pour venir prendre le leur, jamais ils n’attaquent pour tuer. Ils ne tuent pas, ils nettoient ! Nous ne jugeons pas en fonction de nos critères, nous comprenons très bien. Le fait que nous n’ayons pas ces contraintes doit expliquer que nous soyons pacifiques … et pacifistes !


    Lena :

    Bon, les enfants, moi je vais me coucher, mais vous ne me dérangez pas. Au contraire, votre présence me réjouit et je vais rejoindre Morphée en toute quiétude, sachant que ma fée et mon nouvel ange gardien sont là …


    Dodue :

    Dis donc, Danilo, tu es une vraie nounou, depuis le temps que tu berces les trois chats « coussins ». Moi qui suis fée, je peux les entendre ronronner dans tes bras !


    Danilo, un peu confus :

    Ils sont très mignons … Mais, douce et taquine Dodue, je peux être très câlin !


    Dodue, rougissant sous ses taches de rousseur, devant le regard expressif du robot :

    Oui bien sûr, je ne voulais pas me moquer de toi …


    Danilo :

    Je crois, Miss Dodue, que j’ai une ouverture …

    La voix de Michel Roux est soudainement remplacée par celle de … Michel Blanc ! Mais Michel Roux revient vite :

    Pardon, Dodue, c’est un registre qui ne te convient pas. A moi non plus, en fait. Oserai-je t’avouer que je prendrais bien la voix de Jean Gabin, car tu as de beaux yeux, tu sais ? Tu me plais beaucoup.


    Dodue :

    Je ne te hais point non plus. Crois-tu qu’on pourrait vivre une histoire d’amour, toi et moi ? Une fée et un robot, voilà qui ne serait pas commun !


    Danilo, les traits de son visage en métal mouvant illuminés de joie :

    Viens, Dodue, contre moi dans le canapé, une romance commence, sans brûler les étapes pour autant. Tu verras, notre aventure ne ressemblera pas à celle des humains mais nous ne perdrons pas au change. Endors-toi aussi, pendant que ton « Nordinateur » concocte un programme pour pouvoir t’emporter avec lui dans un petit voyage.
    Pas d’interruption de Cassandra, aucun mot prononcé ne l’a alertée, elle ne se manifeste pas, donc j’ai le droit ! Rien d’étonnant, car, chez nous, ce qui est pur amour et tendresse ne peut être mal ; en plus, c’est toujours une affaire privée, dans laquelle nos Sages n’interviennent jamais …


    Lena, qui a bouquiné un instant et vient de piquer un petit roupillon, lunettes sur le nez, se redresse dans son lit, du fond du studio et aperçoit les deux tourtereaux de dos dans le canapé, Dodue manifestement endormie, blottie contre Danilo et celui-ci, un bras protecteur autour de l’épaule de sa dulcinée, figé dans une profonde réflexion. Elle sort sur la pointe des pieds pour éteindre le lampadaire puis revient sous sa couette et appuie sur la poire de sa lampe de chevet pour faire le noir complet.

     

    A suivre

     

    Lenaïg


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  • Petit Elfe peint ... Petit Elfe découpe ...
    Papi regarde de loin. Quand c’est fini, il admire
    et il punaise les oeuvres dans son couloir.
    Papi aime son poussin, donc il dit que c’est bien,
    lui qui n’aime que Poussin ! (Nicolas).
    Papi ne comprend rien aux dessins de son poussin
    mais Papi est ... daltonien.
    Lénaïg, elle, est myope (entre autres défauts).
    Depuis qu’elle était toute petite (mais que c’est
    loin ...), elle s’émerveille quand éclate les couleurs,
    les fleurs dans la nature, les harmonies dans une pièce,
    les couvertures des beaux livres,
    les jeux d’ombre et de lumière,
    les reflets chatoyants de la mer.
    Les couleurs primaires et les autres, les seules
    qu’elle a toujours vues ... bien !
    Les contours et les formes, Lénaïg ne les perçoit
    qu’à travers des carreaux.
    Merci, lentilles et lunettes, braves bêtes !
    Les pastels de Petit Elfe poussin, Lénaïg les comprend,
    presque tous.
    Quand elle contemple sur le papier un beau ciel bleu nuancé
    et une grosse tache jaune dans le coin,
    même s’il pleut en vrai dehors,
    Lénaïg sait qu’elle est propulsée dans un été ... radieux.
    Lénaïg se jetterait bien dans la piscine toute ronde
    d’un autre dessin, vue d’en haut, comme d’un plongeoir !
    Petit Elfe sait comment il faut faire quand Papi a dit que
    c’était trop tôt pour installer la vraie piscine dans
    le vrai jardin. Il suffit d’en peindre une et ... comme
    on y est bien !
    Lénaïg a d’abord un problème avec
    “le dauphin mort vivant” ...
    La sérénité de Petit Elfe la rassure ... Le dauphin,
    il est mort parce qu’il a été tué, mais il est vivant,
    parce que c’est un dessin. On le voit échoué
    mais il restera à jamais, sur le dessin
    et notre imagination peut le faire revivre ...
    Alors, Lénaïg comprend, à sa façon,
    ce que Petit Elfe a exprimé, à la sienne.
    Petit Elfe a déjà saisi que la mort côtoie la vie, toujours ...

    Touche de fin : pourquoi Petit Elfe
    découpe-t-il certaines parties de ses dessins,
    en leur donnant des formes mystérieuses ?
    Ne cherche pas, Papi, c’est le jardin secret
    de Petit Elfe.



    Merveilleuse journée



    Di à gauche, Lenaïg à droite, Petit Elfe au milieu.
    On ne distingue pas bien Petit Elfe, on la confond avec l'arbuste derrière ?
    normal, Petit Elfe garde son secret. Ah si ! Petit Elfe est d'accord pour qu'on révèle qu'elle est une fille ...

    Petit Elfe voulait bien montrer son dragon qui avale le soleil, sa piscine vue d'en haut et son beau ciel d'été,
    mais là, c'est le blog qui ne sait pas les voir et n'a pas pu les copier ...

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  • 101 RUE DE LA MAZURKA - Chapitre N° 12

    Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***


     

    Début septembre 2009.

    ***



    Voici les adresses email complètes des personnages apparaissant dans ce chapitre :

     

    Wilfrid2 @ hotmail.com

    Georgette.laviva @ superhotmail.com

    Doloressanchezrodriguezdelavega @ arriba.ole

    Herminavanderprout @ hotmail.fr

    Romainbaladeuse @ caramelfondant

    Lumina40 @ hotmail.com

    Charlottedes3maison @ hotmail.fr

    Juliettedes3maison @ hotmail.fr

    Lolitadelrosio @ cora.mi

    Rocknroll @ gazou.mi

    Lauriedelrosio @ cocoa.mi

    Un espace est nécessaire avant et après l'arobase pour que ces addresses fantaisistes ne soient pas prises pour des vraies …

    ***

     

     

    Au troisième étage à droite en sortant de l'ascenseur : Wilfrid Ohne Toutédantou

    Auteur : Mona.

    ***

     

    De wilfrid

    à Georgette Laviva

     

    Ma Georgetta d’amour

    Je me réveille frais et dispos chaque matin depuis que je te connais. Ah quelle soirée de folie nous avons passé hier soir aux Nounours Farceurs! Dire que je refusais au début de m’affubler de cette peau synthétique marron! Mais finalement elle me tenait chaud et ne m’a pas gêné pour danser et boire! Que tu étais belle ma nounoursonne blanche d’amour! Ce noeud rose bonbon sur la tête, quelle touche de fantaisie attendrissante!Un rêve fait poil et chère chair! J’avais du mal à voir autre chose! Dire qu’un mal léché a osé vouloir danser avec toi! Mon grognement terrifiant l’a fait rebrousser chemin.

     

    L’orchestre a même fait quelques fausses notes, vite rattrapées! Ah ce saxo! Il m’a radouci bien vite!Surtout associé à tes baisers gloutons! Depuis que tu es entrée dans ma vie je baigne dans le miel, zzzzz gouzi gouzi où tu sais, hé hé. Mon cerveau se ramollit on dirait! J’ai même trempé la patte dans la fontaine de miel pour en introduire dans le dos de l’autre plantigrade malingre qui te regardait trop. Cet hydromel, il faudra que je m’en procure la formule pour la commercialiser à grande échelle. On la changera un peu pour en garder tout le bénef!


    Ce qui m’a attristé, c’est que tu as refusé ma proposition de quitter ton travail pour ne t’occuper que de moi. Charlotte me tape sur les nerfs. Tu aimes ton métier avec passion, je dois respecter ta décision, mais tes horaires ne me plaisent pas; tu le sais, en général, on accourt à ma demande… Mais j’aime que tu me résistes! Grâce à toi, j’ai perdu quinze kilos et rajeuni, la goutte n’est plus qu’un mauvais souvenir, mon fauteuil électrique n’est plus qu’un moyen de transport facile ...

     

    Mais j’aimerais vraiment que tu rencontres Charlotte, qui a brusquement changé: elle est belle, mais est devenue incontrôlable. J’ai pensé la renvoyer à sa mère! Famille, je vous hais, je me suis dit, mais je ne peux pas lui faire ça, elles s’étriperaient! Pourtant, pour avoir la paix chez moi, je suis prêt à tout ou presque! Si tu pouvais me procurer des calmants que je mettrais dans son thé... On a eu droit à plusieurs crises d’hystérie, des souris blanches dans l’immeuble, je la trouve allongée par terre, elle pleure et rit sans raison, un poison!Si tu lui parlais tu trouverais peut-être ce qui ne va pas chez elle.


    Les notes de l’orchestre d’hier me trottent dans la tête, honey! A demain, mon duvet moelleux, ma tendre piquouseuse, mon oreiller de douceur, ne me fais pas bouillir!

    ***

     

     

    Au rez-de-chaussée, chez la gardienne patentée, Mme Hermina Van Der Prout

    Auteur : Victoria.

    ***

     

    De Dolores Sanchez Rodriguez de la Vega

    A Hermina Van Der Prout


    Ola amiga,

    Yo suis désolée ma yo suis obligée de renoncer à mon voyage en France.
    Tou sais qué yo t’aime beaucoup mais, il vient de m’arriver una historia incroyable.
    Figoure-toi qué un homme a intercepté le message qué yo t’avais envoyé et qu’il me propose de lé rejoindre dans son île.


    Bien soûr, il est un peu âgé mais, il a le feu dans lé corps et ailleurs d’après cé qué j’ai compris.
    Comment veux-tu que yo résiste à un mâle qui a des cojones de fer et une endurance d’un jeune dé trente ans.


    Aïe ! Caramba, Dolores ne craint pas lé Diable.
    Es possible qué lé pauvre no résisté pas mes assauts.
    Mais, c’est soûr qué s’il ne tient pas la distance, il mourra heureux.


    Yo no t’oublierai pas, Hermina et yo continuerai à t’envoyer des nouvelles par mail.
    Yo réviendrai quand yo sérai veuve.
    Hasta luego, Guapa !

    ***

     

    De Dolores Sanchez Rodriguez de la Vega

    A Romain Baladeuse

     

    Querido Romain,

    Déjà avec un nom pareil, Dolores s’enflamme.
    Qué des promesses il contient.
    Rôôoooooooo ! Mains Baladeuses, Dolores a déjà pris feu.
    Ma bien soûr qué yo vais voler jusqu’à ton île.
    Tou séras mon Robinson et yo sérai ton Vendredi.
    Tou séras mon Tarzan et yo sérai ta Juanita.
    Nous vivrons vêtus dé peaux de bêtes.
    Tou pêcheras et tou chasseras pour ta belle et yo danserai pour toi lé flamenco en rémouant du popotin autour d’un feu de bois.
    Soûr qué tou rugiras comme lé lion dans la savane.
    Râooooooooooooo !
    Yo souis déjà à l’aéroporté !
    Avale una boîte dé Viagra ! Dolores arriba.
    Muchas besos, grand fou !

    ***

     

     

    Retour chez Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

    De : Lumina

    À : Charlotte

     

    Charlotte !
    Je viens de lire tes derniers messages. Ma parole, tu deviens folle ! Calme-toi. Je ne t’ai jamais vue dans un tel état depuis nos quinze ans. C’est loin derrière. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Je ne te reconnais plus.


    Cela ne signifie pas que ton nouveau look avec ta tête de lionne ne te va pas à ravir. Tu as entendu mon WOW devant toi quand on a lunché ensemble au bistro des Nounours. Au contraire, tu es très jolie avec cette mèche vanille qui tombe sur la gauche de ton minois félin, mais va relire tes emails.
    J’espère bien que tu ne crois pas un mot de l’illuminée Madame Minou qui ne fait que garnir sa tirelire en vendant des espoirs aux désespérés. Tu n’es pas descendue jusque là ?

     

    Réveille-toi ! Tu ne portes plus terre. Est-ce que tu dors la nuit ? Je suis certaine que ton oncle te fait trop travailler et des misères en masse. Tu fais une dépression nerveuse. Dis à tonton que ce soir tu sors ! Il se commandera un repas à faire livrer maison. C’est clair !

     

    Toi et moi, on a une importante conversation à entretenir et cela presse. Tu es ma meilleure amie depuis plus de trente ans et je ne te laisserai pas dépérir ainsi. Tu oublies qu’on a fait Sciences Sociales et Sociologie ensemble ? Là, je crois que tu deviens un sophisme incarné.

     

    Je t’attends sans faute ce soir à 19 :30 au même bistro des Nounours Farceurs. S’il le faut, j’irai moi-même dire à ton oncle ce que je pense. Pas de refus, on dîne ensemble.

     

    50 euros à Madame Minou ! Il ne lui manquait plus qu’à te dire que tu avais une lune en Jupiter ! Moi je te dis qu’elle en a une en bovine folle «la malade». Incroyable !
    Charlotte, je te paie la sortie ce soir. Je veux voir la vamp et je te donne des cours de mise à jour. Mes jumelles me servent de modèle du jour. On sort en filles.

    Bisous, Lumina.

    ***

     

     

    De : Charlotte

    À : Lumina


    Coucou Lumina,

    Juste un petit message pour te redire merci de ton aide précieuse. Enfin, j’ai compris. Un de perdu, dix qui suivent. Comme les pépins dans la pomme. Aux Nounours Farceurs, tu as vu le beau grand brunelle au regard profond, je crois qu’il me lançait des œillades. Je lui ai souri, tu as vu. Il n’a pas bougé, mais il m’a vue.

     

    Aujourd’hui, j’ai mis mon premier commentaire sur le cadeau que tu m’as offert. En visitant le site des rencontres sur Réseau Contact, j’ai regardé par la fenêtre les hommes qui se cherchent des amies. Je crois en avoir repéré un. Il se présente sous le pseudo de « Bo Diamant »

    Je te résume ce qu’il a écrit et après, ce que j’ai préparé pour briser la glace. J’attends que tu me dises avant de lui envoyer mon message. Sur sa photo, on voit juste une Mustang rouge pompier. J’imagine que c’est lui qu’on aperçoit en petit derrière le volant. J’ai pris une loupe pour mieux distinguer ses traits, mais impossible de bien voir.

     

    Voilà, c’est un homme libre âgé de 45 ans. Il pèse 90 kilos et mesure 1,70 mètre. Je sais, je fais 1,75, mais sans talons hauts, cela paraîtrait peu. Ses yeux sont verts et les sports sont ses préférences dans la vie. De bonne santé physique, il cherche l’âme sœur de ses jours et de ses nuits pour voyager dans le plaisir et le bonheur sans compromis. Fin du résumé de lui.

     

    Voici ce que j’ai préparé pour mon entrée en matière ave lui.
    « Bonjour Monsieur Bo Diamant,
    Je me présente, Zaile de Perle, nouvellement inscrite sur ce merveilleux site de rencontre. J’ai lu avec intérêt votre profil. Vous cherchez une âme sœur de jour et de nuit, nous avons une passion commune.

     

    Je me dois d’être honnête envers vous. J’ai rencontré mon âme sœur, mais cet homme s’est trompé. Il a marié celle qu’il ne fallait pas. Je suis une personne franche. Je préfère partir sur le bon pied si notre relation devenait possible. Contre malheur, il faut avoir bon cœur et ne pas baisser les bras. Je me cherche donc une autre âme sœur comme celle que j’ai perdue. Seriez-vous cette autre âme ?


    Je suis une femme distinguée sans enfant, mais j’ai un chien. J’ai aussi un oncle très malade à garder. J’ai un cœur en or et je suis une perle dans la vie. Je suis aisée et je gagne bien ma vie.

    Je préfèrerais qu’on commence notre relation sur une base épistolaire. Nous apprendrions à mieux nous découvrir derrière les mots avant tout. Ils sont les miroirs du cœur.

    J’attends patiemment votre réponse,
    Zaile de Perle. »

     

    Si je dois corriger des points, tu me diras. Tu vois, je bouge et j’ai suivi tes conseils pour me refaire une vie nouvelle. Bisous, Charlotte.

    ***

     

     

    De : Juliette

    À : Charlotte

    Ta mère !

     

    Tu boudes je le sais ! Depuis ta tendre enfance que tu fais l’enfant devant ta mère. Je te le rappelle, je suis ta mère ! Ne l’oublie pas. Ça je le comprends aujourd’hui.

    Ici, tout va bien. Madame Boivin est sous terre et tu as loupé une chance inouïe encore une fois. C’est la belle Rosalie Poudrier qui se pavane au bras du veuf, à la vue et au su de tout le village depuis que le cercueil de la tendre moitié du mari éploré est descendue. Le curé Bourrelle n’y voit que du bien pour la paix de l’âme de la défunte qui ne souhaitait que le bonheur de son époux. Que Dieu ait son âme en paix !

     

    Inutile de te dire de ne pas t’inquiéter, je vais bien vaille que vaille. Monsieur Piquette-Chassez s’est associé à moi pour faire équipe à nos parties de bridge quotidiennes et au jeu de trictrac. Nous faisons toujours mouche ensemble. Cela me réjouit. J’ai fait le bon choix en changeant de partenaire quand est arrivé le jour de la rotation des échanges d’équipes. Avec ce vieux ronchon Paul Poulet, je perdais trop souvent pour y prendre plaisir.

     

    Monsieur Piquette-Chassez a toujours eu de la classe, il joue en maître renard donc je suis avec son jeu. Nous gagnons le jackpot des points cumulés. Assez pour avoir mon nom au tableau d’honneur placé à l’entrée de l’immeuble. Cela ne plaît guère à Léontine Daigle, car je sais en secret qu’elle a jeté son dévolu sur lui.


    Cette bagatelle ne m’intéresse pas depuis la mort de ton père. Je joue pour avoir l’honneur sauvé.

    Pendant mes temps libres qui sont rares, je te tricote de nouvelles mitaines maillées en triolet. J’ai trouvé la nouvelle technique dans la revue Les Abeilles du mois dernier. Si la laine ne m manque pas, tu auras peut-être, les bas qui vont avec. J’ai choisi la bonne couleur : chocolat noir. Ta préférée.

    Tu peux m’écrire, je le veux. Ta mère qui t’aime.

    ***

     

     

    Très étonnant, ce que le hacker est en train de lire, messages dénichés chez Lolita datant de juin dernier.

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

    De : Lolita Del Rosio

    À: RocknRoll

    Envoyé: 2009-06-25

     

    Kaya Boum ! Comme au temps du collège, les cheersleaders sont là !
    Salut ma Bella Rockeuse,
    De retour à la maison, j’ai deux minutes pour tout te raconter. Je repars aussitôt pour Playa Bimbo. L’ultime prix raflé au concours de Popotin Story. Je rêve ! Moi, Lolita, désignée la plus « sexy » de la saison. Tu imagines, je viens de signer un contrat avec Foxy Boutique qui fera de moi la vedette de ses pubs. Je serai sur toutes les affiches de leur publicité.

     

    C’est si bon de jouer, de jouir de ce sentiment de gloire. Toutes mes journées se déroulent comme dans un rêve. Je n’ai qu’à poser, m’étendre, cligner des cils, étirer une jambe et toutes les lampes s’allument sur moi. Je marche dans la rue en roulant mes hanches, on me reconnaît, on court derrière pour que je signe des autographes. C’est grisant. J’ai même un curriculum beauté fourni par mon agence. J’ai enfin trouvé ma vocation !

     

    Je suis célèbre, les papa-radis me pourchassent et je voudrais bien voir la bine de Madame Ferrée qui me disait au collège que je ne ferais rien de bon dans la vie. Cette vieille toupie rat bout de gris qui avait une moustache ridicule à force de lire dans les biblothèques, doit se manger la langue quand elle se vante dans People que je fus son étudiante préférée. Elle tourne du ciboulot. Je n’ai pas oublié cette gribiche : « Mademoiselle Del Rosio ! Debout ! Encore 22 fautes dans votre texte ! Retenue comme tous les jours ! »

     

    Ben à force de perdre mon temps avec elle, j’ai appris à me faire les griffes avec Monsieur Ouimet le directeur qui appréciait bien me surveiller. Tu te souviens mes belles fringues ? En retenue, on faisait les boutiques érotiques ensemble. Il m’a tout appris, puis un jour j’ai voulu ma liberté. Mon silence lui a coûté cher. J’avais de quoi pour pavaner à la haute. Popotin Story, m’a sélectionnée de suite. Un conte de fée !


    Pas folle. J’ai visé juste en mirant l’œil convoiteur d’un des juges. C’est le beau mec Luigi Paper qu’on aperçoit sur toutes les pages de People quand il me remet le bouquet de roses. Lui et moi, on sort pour de bon ensemble. Il me paie le chic 101 De La Mazurka. Laisse-moi te dire que son plaisir me remplit la tirelire. Je ne travaille pas pour des clous. Nous sommes les VIP partout où on se présente. On me déroule le tapis et j’adore être la diva de la place.


    Dès que je reviens, de Playa Bimbo, je te refais signe. Une semaine de séances de photos sans maillots pour les huiles de bronzage Vahiné. Après, on ira au Spa nordique. On garde la chair fraîche qui donne la fermeté. On se fait chouchouter ensemble. Tu verras ! Ouf ! Le masseur n’y va pas de main morte. Aye ! El amor libre ! Luigi paie sans regarder. Je me suis achetée un collier de rubis serti de diamants et il n’a rien dit. Il m’aime, j’en profite. Quand la chance passe, je la prends.


    Une Lady Marmelade, je suis devenue. Mon seul ennui, ma voisine de palier qui ne manque pas d’air pour me reluquer avec son air d’ange gardien. Son gros clébard qui dévale les escaliers en chien fou, un bon jour il va me renverser sur son passage. Je ne sais pas pourquoi on tolère des bêtes à poil dans un immeuble aussi glam ? J’ai aperçu un autre monstre qui aboie dès que je pose un escarpin sur le pas de la porte. La gardienne de l’immeuble tolère tout, mais on peut dire qu’elle fait class. Toujours en talons hauts avec des fringues importées d’un autre pays. Ne lui manque que les castagnettes au bout du balai. Elle minaude des sourires à tous les hommes, mais gare aux femmes !

     

    Je vois bien son jeu. Je suis pareille. Elle ne mettra pas la patte sur mon Luigi ! Tu me connais. Les souris qui veulent mon fromage, elles valseront, crois-moi !
    Tu embrasses les autres de la gang d’alors pour moi et comme au bon vieux temps, on trinque au champagne ! Caya Boum Boum Power !


    Je file. J’ai rendez-vous chez French Kiss pour mon traitement au botox. Sans douleur, mais quelles lèvres ! Les hommes ne voient que cette invitation à goûter mes charmes. Pourquoi pas ? Toi aussi tu t’en tires bien avec ton Mercedes Benz dealer. Il est craquant. Coca-Pope-Benz. File-lui mes bisous en attendant qu’on fasse sauter la baraque au Château-Des-Belladgio.

    On s’appelle. À plus…
    Loli.
    ***

     

    De: RocknRoll

    A : Lolita Del Rosio

    Envoyé : 2009-07-12

     

    Loli, j’ai manqué notre rendez-vous ! Sniff… Nous arrivons d’Allemagne. Un voyage imprévu. Mon Franz devait rencontrer des gens du milieu de l’automobile et autres. J’en ai profité pour me refaire une cure de jouvence. Je n’étais pas pour jouer à la gardienne de sa petite peste. Quelle poison cette enfant. Un embarras dans une vie de couple, tu ne peux pas imaginer. J’ai tenté te joindre au téléphone, mais je tombe toujours sur ton répondeur.


    J’imagine que tu dois te soumettre à mille et une entrevues, on ne voit que toi partout sur les pages de mode. Popotin Story est un puissant levier pour propulser les vedettes de grande beauté comme toi. Il était temps que tu récoltes les fruits de ton ardeur au travail. J’ai enregistré ton interview télédiffusé sur antenne France. La Carla peut aller se recycler !
    Donne de tes nouvelles.
    Bella

    ***

     

    De : Lolita Del Rosio

    À: Laurie Del Rosio

    Envoyé: 2009-06-30


    En réponse à ton dernier courriel, une dernière fois : Cesse de me CONTRÔLER !
    Je suis parfaitement lucide et à ma place. Je suis une vedette depuis ma naissance. Va bien falloir que tu acceptes une fois pour toute.
    Au passage, Laurie, je te remercie de ne pas m’avoir rendu hommage comme tous ceux que j’aime dans ma vie. Là, je te reconnais ! Envieuse de quoi ? Nous sommes jumelles identiques. Même papa n’a jamais été foutu de nous distinguer. Tu prenais toute la place. Elles sont géniales les jumelles ! Tu te plaçais devant moi pour cacher mes gaucheries que tu disais. Non. Tu m’effaçais.

     

    Mais ta rivalité avec moi dépasse les bornes. Jalouse de mes succès avec mes exploits auprès des hommes. Ça te chatouille l’égo dis ? Tu resteras toujours la même froide et rigide. La ligne droite quoi ?
    Si tu veux te contenter d’une vie plate et sans audace, libre à toi. Continue de jouer à la psychologue de mes deux … ! Guéris les malandrins du système au garde à vous. Je n’en ai rien à cirer. Pour ta gouverne, non, je ne veux pas de ton aide. Lâche-moi le pompon ! C’est clair !


    T’es encore jalouse quand tu me vois au bras du plus bel homme convoité par tout le gratin du jet-set de Miroboland. T’as vu ta piaule de petites gens à la gagne sa croûte à la misère. Fais à ta tête et fous-moi la paix. Reste au bas de l’échelle des grands de ce monde.
    J’ai compris depuis longtemps. Pareilles, mais opposées pour la vie. Pas de duel pour moi. Fiche le camp et sors de ma vie. Je ne veux plus savoir que tu existes. Je ne suis pas toi ! Garde tes sermons. Je suis unique ! Lolita la diva, c’est moi. Un point c’est tout.


    Oublie-moi ! Le mot de la fin.
    Pour toi, Loli l’infidèle, pour moi, Laurie la cruche ! Va basta !
    P.S. Ne t’avise plus de me contacter. Tu ne sais pas jusqu’où je peux aller ?

    ***


    2 commentaires
  •  

    Lena :
    Cassandra, je brûle de savoir : avez-vous pu entrer en contact avec Gaïa ? Vous a-t-elle délivré un message clair ?

    Cassandra :
    Lena, ce que j’ai appris, je l’ai communiqué à mon supérieur Bienaymé et la Règle veut que cela reste secret. Mais je ne divulguerai rien en te répondant : oui ! Seulement, je ne peux pas poursuivre, enfin je ne dois pas plutôt, pour ne pas enfreindre notre convention de non intrusion ! Les humains terriens doivent apprendre par eux-mêmes à communiquer sans intermédiaires. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement une question d’éthique, c’est aussi pour que la compréhension soit totale que le dialogue doit être direct …

    Lena :
    OK, j’ai pigé ! Je suis déjà sensibilisée aux problèmes de traduction d’une langue à une autre. Certains spécialistes préfèrent parler de transposition, car le mot à mot et l’ignorance des valeurs propres aux êtres qui s’expriment dans une autre langue ne débouchent pas sur grand-chose, quand cela ne fait pas de dégâts, en plus !
    Histoire de rigoler, Cassandra : les Français disent par exemple « filer à l’anglaise » pour s’enfuir discrètement, les Anglais attaquent de leur côté : « to take the French leave » !


    Cassandra, laissant échapper une joyeuse cascade de rire :
    Well, I never ! J’apprends quelque chose, merci Lena ! Au fait, tu peux me tutoyer, je ne suis pas ta Chef, tu es mon amie ; qui plus est, en données terrestres, tu es plus âgée que moi, sans vouloir te vexer ! Dodue aussi est mon amie. Je ne l’entends pas, est-elle là ?

    Lena :
    Non, elle est partie se balader, soit sur le net, soit dans la tête de quelqu’un d’autre aux mêmes ondes qu’elle et moi, peut-être Mona, ou Nolimé, ou Om Salma, peut-être même Marie_Louve, bien que cette dernière soit très occupée à faire vivre sa Reine et sa Nelly, son Louis et bien d’autres personnages complexes, dans des cadres très hauts en couleurs et en détails. Je sais qu’elle apprécie beaucoup Di aussi : l’Oscar, le Gaspard et la Marie-Pow et la pintade « mouton » lui ont fait passer de bons moments, comme moi !


    TOC, TOC !

    Lena
    , tandis que Cassandra sourit :
    Qu’est-ce que c’est ? Qui d’autre est là ?

    Une voix :
    Vos Altesses, bonsoir ! Votre conversation me plaît, puis-je entrer ?

    Lena :
    Danilo, c’est toi ! Oh, pardon, c’est vous ! Avec joie, hein, Cassandra ?

    Cassandra :
    Je me demandais simplement quand tu oserais, Seigneur Robot !

    Danilo :
    Merci de m’accueillir. Après ma dernière mission, encore de l’observation poussée doublée d’un sauvetage discret, il m’est bien doux de venir me reposer en charmante compagnie !
    Lena, c’est un grand honneur pour moi que nous nous disions « tu » !
    Cassandra sait déjà quand je suis « arrivé » ! C’est quand tu as parlé de « traduction ».
    Vos relations, vous Français, avec les Anglais, c’est passionnant ! Un mélange de méfiance, de roublerie, de fascination, d’amour vache en somme ? Et ces invasions réciproques au fil des âges … Les ados français que les petites Anglaises font rêver, même fantasmer, c’est ça, hein, Lena ? Et les « British » qui trouvent l’accent français si sexy. Le « Je t’aime, moi non plus » de Gainsbourg avec Jane Birkin les a mis longtemps en grand émoi ! Tout cela s’estompe maintenant avec l’ internationalisation (ne t’offusques pas, Lena, je donne à ce mot un sens positif !).

    Adoncques, Lena, pour les ouvrages de J. K. Rowling, tu as été alertée par un commentaire avisé lu sur le net. Tu sais que le traducteur français s’est amusé comme un petit fou et qu’il a apporté aux différents tomes des HARRY POTTER des trouvailles géniales ! Ce fameux « choixpeau », autrement dit le grand vieux chapeau magique sous lequel se placent les nouveaux élèves de Poudlard (ou Hogwarth in English) pour savoir à quelle « maison » ils vont appartenir durant leur scolarité, eh bien ce chapeau magique dans l’œuvre originale s’appelle bien platement « the Sorting Hat », le chapeau qui sélectionne. Je dis bien platement car « Choixpeau », le voilà baptisé et cela a une autre gueule !

    Ce n’est plus de la traduction, style « sky, my husband ! », « ciel, mon mari ! », dont se délecte Jean-Loup Chiflet, à la grande joie de ses lecteurs aussi, mais de la transposition.
    Par ailleurs, comme tu as vérifié toi-même, bien des nuances, des détails psychologiques ou descriptifs exprimés en anglais ne se retrouvent pas toujours dans les éditions françaises.
    Monsieur le Traducteur Jean-François Ménard devait « pondre » sa « traduction » en un temps record, surtout pour les derniers énormes pavés ! C’est d’ailleurs une performance et ceci compense largement cela !

    Et n’est-ce pas troublant autant qu’amusant le fait qu’à deux reprises tu te sois soumise à la sélection du Choixpeau, toi aussi et qu’il t’aie classée les deux fois dans la même maison !
    Le premier test, c’était avec Mona au moment de Halloween, dans une grande galerie commerciale de ce port de l’Atlantique cher à ton cœur. De vraies gamines, toutes les deux, quand vous êtes réunies et de sorties ! Vous n’avez pas hésité à aller vous placer tour à tour sous le grand « Choixpeau » de Harry Potter installé dans le hall. Le Choixpeau de sa voix spectrale a déclaré quand tu t’es assise dans le fauteuil dessous : « Serdaigle ! » Or, tu n’avais rien dit …
    Le deuxième, c’était sur le net et le Choixpeau t’a remise à Serdaigle ! Là, il posait des questions …


    Lena :
    Oh, Danilo, je perçois ce que tu as en tête, c’est magique ! Pourquoi penses-tu à Harry Potter à l’instant ?

    Danilo :
    Magique ? Oui, pourquoi pas ! C’est un mot qui convient bien, vu que je pensais au « Choixpeau ». Mais, c’est en fait que tu progresses dans la communication mentale …

    Cassandra :
    Rrright ! Well done !

    Cassandra
    :
    Très amusant oui, et bien prometteur … C’est comme dans les jeux chassés-croisés avec Mona quand vous préparez questions et réponses pour le site LGDM, il y a des bribes de pensée qui circulent dans les deux sens, même quand vous êtes chacune chez soi !
    Malheureusement, moi je dois partir maintenant … Tiens, Lena, une de mes études en ce moment se résume dans la question : y a-t-il des musiciens assassins ? Je précise que je cible les compositeurs, les musiciens dans l’âme, ceux qui ont l’oreille absolue … Ah, ah, je vois que ça cogite dans ta p’tite grosse tête ! Bye Lena. Danilo, je sais que tu restes, dans l’espoir de voir Dodue !

    ***

     

    A suivre

    Lenaïg 

     

    La chanson du Choixpeau, délicieuse version française de Jean-François Ménard :

    Je n'suis pas d'une beauté suprême
    Mais faut pas s'fier à ce qu'on voit
    Je veux bien me manger moi-même
    Si vous trouvez plus malin que moi
    Car à Poudlard, quand je décide,
    Chacun se soumet à mon choix.
    Rien ne m'échapp', rien ne m'arrête
    Le Choixpeau a toujours raison
    Mettez-moi donc sur votre tête
    Pour connaître votre maison.
    Si vous allez à Gryffondor
    Vous rejoindrez les courageux,
    Les plus hardis et les plus forts
    Sont rassemblés en ce haut lieu.
    Si à Pouffsouffle vous allez,
    Comme eux vous s'rez juste et loyal
    Ceux de Pouffsouffle aiment travailler
    Et leur patience est proverbiale.
    Si vous êtes sage et réfléchi
    Serdaigle vous accueillera peut-être
    Là-bas ce sont des érudits
    Qui ont envie de tout connaître.
    Vous finirez à Serpentard
    Si vous êtes plutôt malin,
    Car ceux-là sont de vrais roublards
    Qui parviennent toujours à leurs fins.
    Sur ta tête pose-moi un instant
    Et n'aie pas peur, reste serein
    Tu seras en de bonnes mains
    Car je suis un chapeau pensant !

     

     

     


    1 commentaire
  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Sans nous en rendre compte, tant la vie à Santa Patata est trépidante, nous glissons doucement d'août à septembre 2009.

    ***

     

     

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

    À : Journaldederniereheurechezyaou.fr

    De : Madame Minou

     

    chezblindlane.fr
    Date : 2009-08-31

     

    À qui de droit,
    Ayant déposé de bonne foi ma déclaration aux policiers du quartier, ces derniers ont refusé de prendre en considération mon témoignage concernant la dératisation de l’immeuble cossu sis au 101 rue de la Mazurka.
    Je demeure fort troublée par l’immobilité des agents de sécurité face à la menace extrême que je pressens à l’intérieur des murs de cet édifice. Surtout, quand je dois me rendre à mes rendez-vous chez ma coiffeuse qui y exerce sa profession.
    De nature pacifique et altruiste, j’ai toujours mis mon talent de clairvoyante et de clair auditant au service de ma dévouée clientèle et de ma communauté.
    Or, ce matin, comme tous les lundis, j’ai attendu sur une chaise que ma coiffeuse soit disponible. Ce qui me donnait le loisir de laisser vagabonder mon esprit. Croyez-moi, des voix d’outre-tombe, j’ai entendues. Par trois fois : i i i, très explicite pour une voyante de mon niveau. Puis, une ronde de trois souris aveugles qui couraient dans tous les sens. Une femme derrière un vieux piano est apparue au milieu du tapis. La musique résonnait si fort que j’ai dû secouer ma tête pour revenir sur ma chaise. Je sais que des choses pas catholiques se cachent dans cet immeuble. Je le sens. Des voix me disent : Trois évêques pas catholiques et la reine dame ses pions. C’est clair. Une femme qui joue du piano est en danger pendant que les souris courent toujours.
    J’aurai fait mon devoir de bonne citoyenne en vous informant des grands dangers cachés derrière les murs de ce palace huppé. Je me dégage donc de toute responsabilité si des malheurs tombent sous ce toit.


    Recevez mes salutations et je garde espoir que La Gazette publiera cette affaire selon ma déclaration. N’hésitez pas à me contacter pour des précisions ou des éclaircissements si nécessaire.

    Madame Minou De La Rochefoucauld.
    P.S. Ci-joint ma carte d’affaires. Cf. mon adresse courriel.
    ***

     

     

    Chez la voisine de Charlotte, Lolita Delrosio, dans l'appartement à gauche en sortant de l'ascenseur, dont Luigi Paper est le propriétaire

    Auteur : Om Salma.

    ***

     

     

    De : misssexygirl

     

    chezbonbon.net

    A : Cluigi-Paper

     

    chezhotmail.com
    Le 1.9.2009
    Objet : sans toi, ma vie est foutue.

     

    Où es-tu passé mon Loulou ? suis inquiète – l’idée de te perdre m’angoisse - pourquoi ce départ? quelque chose de grave ? Tu me manques, reviens vite – appelle-moi et ne m’laisse pas sans nouvelles, tu sais que je n’peux plus vivre sans toi – reviens mon bb, je t’ en supplie – je t’attends – ton cœur siamois frôle la dépression, ne m’laisse pas tomber – je n’sais pas si je peux tenir le coup encore longtemps avec tous les ragots que j’entends sur mon passage –
    Hier soir et si ce n’est Charlotte, le pire m’aurait arrivé (destin ou hasard ?..... Dieu seul le sait) Son oncle Wilfrid a eu un malaise – elle est venu malencontreusement chercher du secours chez moi- heureusement que ma porte est restée ouverte - elle m’a surprise en pleurs, ton paquet de sédatifs dans ma main (la seule chose que t’as oublié d’emporter avec toi) - elle a tout de suite compris que j’étais sur le point de commettre l’irréparable – ne sachant plus où se donner de la tête entre son oncle mal au point et moi sa voisine dans un état second – elle a pété à son tour les plombs – elle est entrée dans une crise hystérique indescriptible, cassant tout sur son chemin, criant, se giflant , pleurant le sort qui l’avait amenée à habiter au 101 rue Mazurka, se posant 1000 fois la question qu’est-ce qu’elle a fait au Seigneur Tout Puissant pour habiter cet asile de fous ? je pense tout de même que sa crise d’hystérie est naît d’un manque d’amour, d’un désarroi émotionnel profond plutôt que d’autre chose – toujours est-il que grâce à elle, je suis encore en vie – mais désormais je n’peux rien promettre pour demain – sachant qu’il m’est insupportable de supporter trop longtemps ton absence.
    Celle qui est prête à tout pour que tu reviennes.

    Ta Lolita au cœur brisé qui t’aime plus que tout.

    ***

     

     

    De : Cluigi-Paper@hotmail.com
    A : misssexygirl@bonbon.net
    Le : 1.9.2009
    Objet : d’abord des explications

     

    Il n’est pas question que je revienne avant de savoir ce qui te lie réellement à M. Tugdual et n’essaie pas de me mentir- je ne supporte pas ni d’être trahi ni d’être cocufié – ne crois pas que ton rendez-vous au taupes cinq hontes avec M. Tugdual est passé inaperçu – une de mes anciennes connaissances, client au café m’a mis au parfum – Il t’a vue avec lui – vous aviez l’air de vous connaître et de vous entendre – s’agit-il d’un nouveau amoureux d’une connaissance douteuse que tu évites de me présenter ? c’est pourtant un habitant de l’immeuble, N’est-ce pas ? J’arrive pas à imaginer que tu puisses me tromper avec un co-locataire – dis moi ce que tu me caches au juste ? faut m’éclairer – mets les points sur les « i » sinon oublie-moi. J’ai supporté tes absences répétées pour tes tournages de films – tes scènes osées que tu prends du plaisir à me raconter - j’ai supporté que tu m’laisses taper tout le boulot mais de là à me tromper non, nom d’un chien, je m’retire.
    Et pourtant je t’aime.

    ***

     

     

    Chez Tugdual au deuxième étage, un message si bien codé, à commencer par les adresses, que le hacker les met de côté, en jubilant prospectivement de s'essayer à les déchiffrer !

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De : 7432011

     

    chezskute.mi

    Envoyé 31 août 2009 12:00:51

    A : 197432011

     

    chezprivate.fr
    Sujet : plan B

    alut Tugdual,


    Anton Vega est en lieu sûr. On peut dire qu’il a pris le maquis, hé hé !
    Il est même en train de traire les brebis en compagnie d’Almodovar …
    Je crois bien que ces deux-là vont faire affaire ensemble !


    Le Boss a tranché, oui : il fallait absolument éloigner le témoin N° 1 de Santa Patata.
    Notre bonne vieille capitale devenait quasiment les faubourgs de Skarpetta,
    étant donné la présence d’un Paper dans ton immeuble et l’arrivée de deux truands
    moldènes.


    Comment se comporte le SDF qu’on a embauché dans le rôle de ton client ?
    Ta vigilance est toujours de rigueur, car soit l’ennemi s’apercevra que ton client
    n’est pas -ou plus- Anton et s’en désintéressera tout de suite, soit les tueurs chercheront
    à l’abattre sans vérification …
    A plus tard,
    Fred
    ***

     

     

    Chez la voisine de Tugdual, la journaliste Noëlle Nozvad, dite Nolimit

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De :homere.dalors

     

    chezouksai.com

    Envoyé : 1er septembre 2009 12:31:03

    A : noelle.nozvad

     

    chezkiwi.mi
    Sujet : affreusement désolé

     

    Ma grande Nono,
    Vraiment navré de devoir te prévenir d’emblée que je ne suis pas en mesure
    de te recevoir dans les week-ends qui viennent.
    Mes associés et moi avons accepté les subsides d’un groupe de chercheurs
    en oviculture pour leur permettre de venir effectuer des observations chez nous.
    Nous avons besoin de fonds, tu sais bien !
    Mais une condition a été émise : nous ne devons plus inviter qui que ce soit
    à la ferme, pour une durée indéterminée !


    Certains de ces chercheurs affichent une rigueur étrangement militaire ; c’est tout juste
    s’ils n’ont pas refoulé Pedro, qui débarquait à l’improviste, tout seul !
    Mais l’un des chercheurs connaissait Almodovar, car ils sont tombés dans les bras
    l’un de l’autre … Pedro est si sensible qu’il avait encore les larmes aux yeux quand
    ils nous ont rejoint tous les deux après une longue conversation pour le repas du soir.
    Un pavé de lieu jaune aux rondelles d’andouille de Guéméné à l’écrasé de pommes
    de terre lui a redonné le sourire !

     

    N’empêche, ce cher Pedro, quand il s’adressait au chercheur au léger accent moldène, sous le coup de l’émotion des retrouvailles, n’arrivait plus à articuler son prénom correctement.

    Cela donnait : “An’ … An’ … Anatole, yé té rrétiens por mi prochain film, tou dessines vrraiment trrop bienne, tou vas mé faire oune décoratione soupère !

    Seulement, Pedro est déjà reparti ; yé n’ai, oh pardon, je n’ai pas eu le temps ni le droit
    de te prévenir de faire un saut.
    Bisous bisous,
    Homérounet
    ***


    De : noelle.nozvad

     

    chezkiwi.mi

    Envoyé : 1er septembre 2009 12:35:44

    A :homere.dalors

     

    chezouksai.com
    Sujet : TR affreusement désolé


    Homérounet, capté ton courriel sur ma messagerie perso. Ne te bile pas. Tu es toujours si
    prévenant ! Je te réponds vite fait du canard. Suis beaucoup trop occupée pour quitter
    “La Patate” en ce moment. Si tu savais tout ce qui s’y passe, rien que dans mon immeuble !
    Lis ma page du 30 dans La Gazette version électronique : un fait divers dont toute la presse
    de Santa a fait ses gorges chaudes. Mais moi, en plus, j’ai fait suivre le récit du fait divers
    d’un article sur les phobies … Bon, enfin, si t’as le temps !
    Merci d’être aussi attentionné,
    Bisous
    Nolimit
    ***

     

     

    Chez Monsieur Tequila, cela se s'arrange toujours pas …

    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : paolotequila

     

    chezca.com

    À : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy

    Date : samedi, 5 septembre 2009 à 9h00
    Sujet : À l’aide …


    Ce matin, je sens revenir en moi une certaine violence que je tente de contrôler. Pour ce faire, je m’arrache des cheveux et je les jette violemment par terre. Après votre appel aux exterminateurs pour dératiser l’immeuble, ils sont arrivés suivis des policiers et des ambulanciers. J’étais terrorisé et je croyais mourir de peur. Malgré ma volonté et mes muscles spectaculaires, ils m’ont passé une

    camisole de force avant de m’hospitaliser.

     

    Les voisins étaient tous là à m’observer d’un drôle d’air. Mon ami Wilfrid rigolait avec une femme coiffée d’un bonbon rose sur la tête en roucoulant des gouzi gouzi gouzi. Il a rajeuni de 20 ans en peu de temps, c’est effrayant, il retourne en enfance. J’ai reconnu l’amant de Lolita, la starlette de l’heure qui crève tous les écrans, un vieil ami du temps passé, Luigi, un dur de dur, membre honorable et respecté de la mafia du clan Paper, éternels ennemis de la famille Bouche. Ils m’examinaient en mangeant des cacahuètes, comme si j’étais un singe toctoc dans une cage.

    Luigi m’a envoyé la main en signe d’amitié. J’avais honte, vous pouvez pas savoir. Mademoiselle Charlotte coiffée d’une crinière de lionne ne savait plus où regarder. Si je ne la connaissais aussi bien, j’aurais des doutes sur son innocence quant à la provenance des souris blanches. Son chien Gaspard reniflait Madame Van der Prout mais sans problème elle l’a tassé avec son balai et s’est approchée de moi pour me souhaiter bonne chance. J’ai vu ses attraits de plus près. Je ne peux m’empêcher de repenser à sa croupe et ses deux atouts d’en haut, qui pourraient réveiller un eunuque. Oh Mamma Mia !! Je censure mes mots ici afin de ne pas paraître libidineux.

     

    Kerlock Tugdual se grattait la tête en observant la scène mais son attention était particulièrement attirée vers une ombre qui passait de profil non loin de l’attroupement. J’ai cru reconnaître un journaliste qui se tient au bistrot « Les nounours farceurs », réputé pour la saveur de sa bière personnelle « Celle des hommes » et de la grande hospitalité de Margoton, connue de tous dans notre quartier huppé.

     

    Il est toujours à l’affut de nouvelles sensationnalistes et scandaleuses. Madame Tuttiquanti contemplait la scène avec ses jumelles et prenait des notes sur son téléphone portable, j’espère qu’elle n’a pas pris de photos. La coiffeuse Jane Hermanie que je désirais contacter pour prendre mes cheveux en mains caressait le chien Frizapla en le prenant dans ses bras. Soudain, j’ai entendu aboyer les deux chiens et j’ai perdu conscience. Moi, Paolo Tequila, je ne suis pas un trouillard et pourtant j’ai fait un fou de moi devant tous mes voisins.

     

    Je me retrouve dans de beaux draps maintenant et je suis encore sous le choc. En cas d’une nouvelle invasion, une sage femme m’a conseillé d’acheter un chat de garde toujours prêt à me défendre. Elle m’a conseillé le pet shop « Belles et Bêtes ».

    J’ai eu un coup de cœur pour un chat noir que j’ai nommé Chatiment (sans accent circonflexe), mais chez moi j’ai découvert qu’en réalité ce chat est une chatte. Madame Tuttiquanti est bleue de jalousie, elle qui adore son chat qu’elle a laissé à un copain en Toulousie pour les besoins de l’histoire du 101 rue de la Mazurka. J’en ai les larmes aux yeux de m’être fait trompé par le vendeur et une goutte me pend au bout du nez. C’est la roupie. En d’autres mots docteur, comme disait mon pappa : « J’ai la guédille au nez ». Permettez que je me mouche, c’est ce qu’il faisait.

     

    Douteur pzichiatrique Sansouci, il m’arrife une sose épouffantable. Une mouche fient de foncer sur mon nez tellement vite qu’elle a chailli me tuer. Elle est là par terre, chés ailes bouzent lentement, z’ai peur qu’elle reprenne conscience et qu’elle revienne me tuer. Oh la salope, mon nez double de volume et rouzit à vue d’œil. Mes zyeux gonflent tant qu’ils remontent mon front et mes cheveux se déplacent vers l’arrière. Je n’ai jamais eu autant de front de ma vie.

     

    Que faire docteur. Aidez-moi, je vous en prie. Je me métamorphose en monstre digne de gagner sa vie dans un cirque. Mon nez, mon nez …

    ***

     

     

    De : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy

    À : paolotequila

     

    chezca.com

    Date : samedi, 5 septembre 2009 à 9h15
    Sujet : Re : À l’aide

     

    Monsieur Tequila,

    Vous avez connu la peur pour la première fois de votre vie et cette peur vous a terrorisé. Vous avez fait une crise de panique reliée essentiellement à une phobie qu’on appelle la musophobie, un simple trouble se définissant comme une crainte exagérée des souris, scientifiquement appelées Mus musculus, ainsi que des petits animaux rongeurs de la famille des muridés. Quelques indices dans votre courriel me font penser que vous risquez de développer une peur irrationnelle de la peur.

     

    Si cette pathologie se développait, votre système défensif connaitrait des crises de panique plus symptomatiques que celle que vous avez vécue dernièrement. Cela serait assez surprenant car si je tiens compte de votre passé vous n’avez jamais eu peur de rien. Je doute de mon deuxième diagnostic. N’en parlons plus, il servira pour un autre client.

    Si les exterminateurs ont échoué à la tache et que vous revoyez des souris, je vous en prie, contrôlez-vous, au risque de passer pour une mauviette. Développez un plan stratégique afin de faire face au danger, concentrez-vous, respirez profondément, comme je vous l’ai enseigné, comptez lentement jusqu’à 3, expirez, puis recommencez. Imaginez-vous devant un gangster et frappez le premier. Laissez ensuite à Chatiment le loisir de s’occuper du reste. Les chattes sont aussi bonnes chasseuses que les chats, rassurez-vous.

     

    Pour vos cheveux, je vous suggère de prendre rendez-vous avec la coiffeuse de l’immeuble, mademoiselle Jane, dès que vous reviendrez de l’hôpital. Car pour votre nez, j’envoie le service ambulancier immédiatement. J’espère qu’il ne triplera pas de volume. Les brancardiers sont déjà en route. Vous entendrez le son exaspérant des pin pon pin pon d’ici quelques minutes. Ne vous affolez pas, je le fais pour votre bien.

     

    Sourissez devant les caméras de la télé qui vient d’intercepter mon appel. Ma radio-police me l’apprend à l’instant. Il se peut qu’ils vous interrogent à propos d’une joueuse de piano qui joue nue, je ne sais où, car je m’y rendrais immédiatement. Vous m’en donnerez des nouvelles.

    G. Sansouci, psychiatre

    ***

     

    De : paolotequila

     

    chezca.com

    À : gsansouci

     

    cheztoctoc.psy

    Date : samedi, 5 septembre 2009 à 9h18
    Sujet : Re Re : À l’aide …

     

    Noooooooooooooooooooooooooooooooooooooo docteur. Nonnnnnnnnnnnnnnnnnnnn.

    Jsuiquilà Pablo !!

    ***

     

     

    Mais, pour clore notre chapitre, voyons donc cette étonnante découverte que le hacker inconnu a faite, en sondant l'ordinateur de notre digne gardienne Hermina Van Der Prout, début septembre toujours.

    Auteur : Rahar.

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    De RomainBaladeuse

     

    chezcaramel.fondant

    A DoloresSanchezRodriguezdelaVega

     

    chezArriba.Ole

    Ma très chère Dolorès,
    J’ai par accident intercepté votre mail destiné à Hermina Van Der Prout. J’ai appris récemment l’informatique et je m’emmêle encore les pinceaux. Je n’ai pas pu résister et j’ai lu votre message, pardonnez-moi. Je constate que vous avez un sacré caractère, et j’adore cela.
    Depuis, je ne rêve que de vous rencontrer. Je serai votre toutou, je ferai le beau, rien que pour avoir un de vos regards. Mais c’est promis, je ne baverai pas pour ne pas vous dégoûter. J’imagine cependant vos courbes voluptueuses sous votre robe à volants bien ajustée, et j’en suis tellement troublé que j’en fais des pollutions nocturnes.
    Dans ma jeunesse, j’ai bien assisté à des danses du ventre de l’Afrique du Nord, mais le flamenco, c’est autre chose, et j’imagine que vous excellez dans cette danse. Je vous crois sur parole quand vous dites que vous êtes une star à Bilbao. Il me tarde d’admirer votre démarche irrésistible, dansant du popotin.
    Accepteriez-vous mon invitation sur mon île ? C’est un lieu paradisiaque, et croyez-moi, je vous serai éternellement fidèle, vous n’aurez jamais l’occasion de me couper les oreilles ni la … hum … cola. Vous ne serez pas déçue, j’ai des cojones de fer malgré mes 90 ans, et encore l’endurance de mes 30 ans.
    Je vous en prie, répondez-moi vite. Je vous enverrai le billet d’avion de première classe (aller simple). Je prierai mon neveu Klotz de Vries de vous accueillir à l’aéroport.

    Affections ardentes.

    ***

     

     

     

     

     

     

     


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