• Le titre a été choisi en hommage à la romancière Fred Vargas.
    Ne pas chercher d'autre point commun que ce titre avec le polar de cette romancière très originale.
    ***

    Ce chien n'était pas un crétin. Sous son crâne poilu, en ronflant exprès pour faire croire qu'il dormait, il réfléchissait. Son instinct essayait de lui dicter une confiance aveugle en son maître, mais il n'était pas aveugle, ce chien, bien que sa truffe lui serve beaucoup mieux que ses yeux.

    Son instinct de chien se heurtait à une incroyable résistance, celle du Libre Arbitre, qui luttait activement pour s'imposer. Le chien n'en revenait pas de la présence en lui de ce concept en principe plutôt humain, mais c'était comme cela. Il avait bien essayé d'en toucher un mot à ses copains de passage, mais les aboiements n'étaient jamais parvenu à leur faire saisir son message.

    Il avait croisé son futur maître par hasard, alors qu'il s'était échappé, pour la énième fois, de la SPA, profitant d'une baisse de vigilance d'un soigneur, qui ne se méfiait pas de lui à l'air débonnaire. Bon, la SPA, cela avait du bon : on était traité correctement et on avait à manger, à heures fixes ... mais on était en cage, entouré de "colocataires" pas forcément sympas. En tout cas, il n'y était jamais resté assez longtemps pour vérifier.

    Il avait eu le temps de s'apercevoir que certains de ses congénères étaient choisis par des familles en visite et qu'ils s'en allaient avec eux. Il avait failli s'émouvoir au spectacle des enfants entourant de leurs petits bras l'encolure des heureux élus. Seulement, il y avait un hic : il avait retrouvé plusieurs fois ces "heureux élus" à nouveau en cellule, soit traumatisés, tristes parce qu'ils avaient été abandonnés par leurs familles d'adoption au bord d'une route inconnue, soit parce qu'ils avaient fugué, mal nourris ou mal traités, ou les deux. Certains grands fous avaient perdu la tête pour suivre la trace odorante d'une belle et s'étaient fait chopper par la fourrière ; ceux-là, on venait les rechercher, presque à tous les coups, mais pas à tous les coups.

    Il constatait bien, ce chien incertain, que c'étaient les grands gabarits, comme lui-même, qui faisaient le nombre dans les cages de la SPA. Les petits klebs des cages d'à côté avaient plus de chance qu'eux ; quand une famille, ou une gentille mémé, ou une autre personne en faisait sortir un, il était rare qu'on le revoit au chenil. C'est qu'il avait pigé cela, le chien incertain mais malin.

    Oh, il avait saisi autre chose aussi et il en tremblait, quand l'idée venait le troubler, parfois encore dans son sommeil. Oui, il était arrivé que ses grands co-détenus soient enlevés des cages par le personnel des lieux. Il avait surpris un soigneur qui pleurait une fois et qui caressait et flattait l'intéressé avec plus d'ardeur qu'à l'accoutumée. Ces co-détenus-là, il n'en avait jamais revu un nulle part, même pas en vadrouille. D'ailleurs, en dehors de toute cogitation, ces épisodes étaient marqués par l'odeur de la peur, la peur qu'on a quand on va mourir, plus tôt qu'on ne l'aurait voulu ... L'incertain chien ne savait pas faire du dessin, comme son nouveau maître, mais là, ce n'était pas la peine de lui en faire un.

    Donc, le Chien Incertain faisait semblant de dormir, tandis que son maître écrivait sur son ordinateur. Le chien n'avait de mots à lui pour décrire cette activité, mais il s'y était habitué. Là, il avait eu gamelle pleine, son bol d'eau n'était pas vide, l'écuelle à croquettes non plus. A court terme, tout allait bien. Pour le plus long terme, la tournée d'inspection des boîtes alimentaires qu'il avait effectuée discrètement ne le satisfaisait pas. Il n'en restait pas bézef. Le sac de croquettes lui aussi arrivait à sa fin.

    Quand son maître avait ouvert le frigo la dernière fois, le Chien Incertain avait eu le temps de voir qu'il ne contenait plus grand chose. Son maître, quand il viendrait puiser dedans, ferait encore entendre des sons de mécontentement ou crierait des mots bizarres sur lesquels il n'arrivait pas encore à mettre du sens, sauf qu'il avait cru comprendre que son maître se traitait de toutes sortes de noms d'oiseaux, sans certitude.

    Eh oui, l'Homme maître était plongé dans son travail et avait oublié de faire des courses. Le Chien, qui n'avait pas bien notion du temps qui passe, mais s'exerçait fort à trouver des repères en ce sens, se disait, fataliste : mon maître dira encore aussi : chiottes, les magasins sont fermés, il va falloir que je me serre la ceinture. "Magasins fermés", le chien pigeait. Alors, il faudrait attendre pour manger de la viande fraîche ... car son maître était généreux. Quand il revenait du dehors avec DE LA VIANDE !, le chien salivait car il y en aurait pour lui aussi ... bien mieux que les boîtes.

    Bon, le chien n'était pas un gourmet, comme un chat, il engloutissait à la vitesse grand v ce qu'on lui mettait, réflexe atavique, mais il appréciait. Tiens, à propos de chat, il y en avait un, souvent assis sur le mur d'en face, qui ne s'enfuyait pas à son passage et dont il avait capté le regard, plusieurs fois. Cela avait été fugace, le chat se mettant rapidement à faire sa toilette, ou à regarder ailleurs. Étrange, le chien en était perplexe, ressentant l'impression de quelque chose d'inaccompli, d'inachevé. Du côté de ce chat-là, il y avait à creuser. Le chien avait compris que ce n'était pas la peine de faire la chasse à ce chat-là -une distraction comme une autre dans sa vie de chien-, il savait que le chat ne bougerait pas, et il avait sa dignité, le chien ! Il faut ENTRER EN CONTACT, cette idée jaillit dans le cerveau du chien. S'il avait été un chien de BD, on aurait vu une ampoule allumée au-dessus de sa tête.

    Revenons à son maître. Leur rencontre avait été mouvementée. L'Homme marchait dans une rue déserte, l'air pris dans ses pensées, il avait buté sur une boursouflure invraisemblable, mais présente, de l'asphalte et s'était affalé. Le chien, n'écoutant que son bon coeur, ne le voyant pas bouger, s'était précipité et l'avait fait reprendre ses esprits à grands coups de langue sur la figure. "Bon sang", l'Homme avait dit, "qu'est-ce qui m'est arrivé ? Allez, merci mon chien, c'est bien, arrête maintenant". MON CHIEN ! Le Chien avait frissonné de joie et avait suivi l'Homme sans pouvoir s'empêcher.

    Leur histoire avait commencé comme cela. Mais c'était tout le temps ainsi. L'Homme serait encore tombé, au cours de leurs promenades, si le Chien discrètement ne l'avait pas surveillé et guidé, en tournant autour de lui et en sortant l'Homme de sa distraction. C'est pour ses raisons qu'il ne pouvait pas avoir une confiance aveugle en son maître. Il fallait qu'il veille sur lui, qu'il arrive à lui parler, autrement que par ses aboiements.

    Donc, le Chien Incertain ronflait ... mais réfléchissait profondément. Le nom du Chien Incertain, la narratrice ne le sait pas ... enfin, pas encore.


    Lenaïg

    ***


    Note : si, en fait la narratrice le sait ! Trois autres histoires viennent à la suite de cette première nouvelle. 


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  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Adresses des divers correspondants de ce chapitre

    C-luigi-paper @ hotmail.com

    Herminavanderprout @ hotmail.fr

    Paolotekila @ ca.com

    Blanche.tuttiquanti @ ailleurs.fr

    Tugdual.kerloch @ hotdog.com

    Taratatapian @ serpillère.bet

    Charlotte.des3maison @ hotmail.fr

    Wilfrid.ohne-toutedandout @ hotmail.com

    Nolimit @ lagazette.mi

    Jane.hermanie @ orange.fr

    Claire.sirocco @ gmail.com

    Doloressanchezrodriguezdelavega @ arriba.ole

    Lumina40 @ hotmail.com

    ***

     

     

    Auteur : Om Salma.

    ***

     

    Partie du message émis par Luigi commune à tous les destinataires :

    De : C-luigi-Paper
    A : Tous les habitants du 101 rue Mazurka
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez les « 2L »– appartement au troisième étage à gauche en sortant de l’immeuble.

    L’ascenseur étant un espace commun, nous en profitons pour vous inviter tous et toutes à la fête que nous organiserons le 20.9 à partir de 19h00 dans notre appartement au troisième étage à gauche en sortant de l’immeuble. Cette soirée est donnée à l’occasion de notre réconciliation – ambiance folle garantie –– faites la diète à midi pour bien manger et boire le soir – dîner et boissons à gogo préparés et conçus par les 2 tourtereaux « Luigi et Lolita » – le couple le plus glamour de l’immeuble – une soirée dansante aux rythmes les plus fous vous attend – ne manquez pas le rendez-vous - un peu de joie et de gaieté ne ferait de mal à personne vous le savez mieux que nous – soyez tous au rendez-vous.
    Consultez vos boites de réception, un e-mail personnalisé est adressé à chacun de vous-

    N.B. l’emploi du tutoiement est un signe de connivence et non d’irrespect.
    ***

    Rez-de-chaussée :
    De : C-luigi-Paper
    A Hermina Van Der Prout
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Mme. Hermina, oublie les sacs à ordure, le balai et la serpillière et viens te dévergonder avec nous mais surtout évite d’enter en conflit avec la belle charlotte – à toi de montrer tes compétences et que la meilleure gagne.
    Luigi & Lolita

     

    Rez-de-chaussée :

    De : C-luigi-Paper

    A : paolotekila
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    M. Paolo, y’a un temps pour les comptes et un temps pour le plaisir – cette soirée est la tienne viens t’ régaler aux frais des princes – cette invitation est aussi valable pour ton docteur toc toc G. Sansouci – transmets lui nos respects et dis lui qu’il aura tout à gagner en participant à la fête - il pourra s’il le veut faire une psychanalyse de groupe.
    Luigi & Lolita

     

    1er étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : Blanche Tuttiquanti
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–
    Madame Blanche, un festin pour ton Yorkshire Frizapla et toi – cette soirée est une occasion pour voir les gens de près, viens t’amuser avec nous au lieu de vivre sur le virtuel et passer ta vie derrière la fenêtre –
    Luigi & Lolita

     

    2ème étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : tugdual.kerloch
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    M. Tugdual, même tabassé, t’as droit aux divertissements – tu peux t’faire accompagner par ton pote Fred Louarn aussi bien que ton protégé (?) – soirée à ne pas rater - des surprises à gogo – au dîner, t’as deux plats de choix entre une charlotte en flamme ou une Hermina garnie

     

    De : C-luigi-Paper

    Le : 17.9.2009
    A : Taratatapian

    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Mme Taratatapian : Nous avons besoin de vos services le 20.9 à partir de 13h00 – A toi le choix entre prendre un congé ou bâcler la lessive de M. Tugdual - nous sommes prêts à payer le prix fort pour réussir la fête -
    Luigi & Lolita

     

    3ème étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : Charlotte
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Mlle Charlotte : si tu veux te rapprocher de Tugdual et faire notre bonheur, ne rate pas cette occasion, tu peux inviter Lumina et maman Juliette pour te porter conseil si tu veux –
    Luigi & Lolita

     

    3ème étage :

    De : C-luigi-Paper
    A : Wilfrid Ohne Toutédantou
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    M. Wilfrid, en tant que célèbre financier bien connu dans le milieu des affaires et du moment que t’as, de tout temps, financé les manifestations culturelles et festives de par le monde – une occasion pour nous pour te rendre la balle – tu peux mettre tes pilules d’côté – cette soirée est un remontant pour ton cœur – une soirée folle t’attend – je dirai même qu’elle peut surpasser de loin celle que tu as vécu aux Nounours Farceurs ! Miss Georgette peut être de la fête – à toi de décider ?
    Luigi & Lolita


    4ème étage :
    De : C-luigi-Paper
    A : Noëlle Nozvad (nolimit@lagazette.com)
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Chère Madame Nolimit : d’habitude c’est toi qui va chercher l’information – aujourd’hui c’est l’information qui vient jusqu’à chez toi – il te suffit de descendre un étage, de venir passer la soirée avec nous pour trouver matière à ta rubrique mondaine.
    Luigi & Lolita

     

    4ème étage :

    De : C-luigi-Paper@hotmail.com
    A : Jane.Hermanie
    Le : 17.9.2009
    Objet : portes ouvertes Chez Luigi et Lolita–

    Chère Jane, la renommée de ton espace coiffure a dépassé les frontières de Santa Patata – Nous t’offrons une occasion pour souffler un peu - Lolita et moi serions très heureux de te compter parmi les convives.
    Luigi & Lolita

    ***

     

     

    Le même jour, au 4ème étage : la coiffeuse, Jane Hairmanie

    Auteur : Anaëlle.

    ***

     

     

    Jane.Hermanie
    à Claire Sirocco

     

    Chère Claire,
    Cela fait un sacré bout de temps que je ne t’ai pas donné de nouvelles mais en ce moment, ma vie est un vrai tourbillon! Tu sais comme mon métier est prenant: mes clientes sont tellement exigeantes! Une mèche mal coupée et elles vont voir ailleurs! En plus, en ce moment, j’ai une cliente amoureuse. Je ne te dis pas! Enfin, c’est bon pour les affaires et tu sais que j’ai besoin d’argent pour mes voyages à la Réunion: ce n’est pas tout près!


    J’ai une grande nouvelle à t’annoncer: je ne suis plus pucelle ! Heureusement, toi seule savais pour mon pucelage, sinon, j’aurais trop eu la honte: être encore vierge à vingt-cinq ans en 2009! Si les gens avaient su, ils m’auraient regardée comme une curiosité!
    Comme tu t’en doutes, l’heureux élu est un certain Ferdinand. Jusqu’à présent, j’avais repoussé ses avances mais voilà qu’il a débarqué à Santa Patata sans crier gare et qu’il s’est installé chez moi! Je n’ai pas pu résister, je devenais chèvre!


    Assez parlé de moi! Il faut que je te parle de ma cliente préférée, la gentille Charlotte. Elle est amoureuse du nouveau locataire, Tugdual Kerloc’h. Remarque, je la comprends: il ressemble à Lino Ventura! S’il n’y avait pas Ferdinand, je craquerais bien pour lui, moi aussi…Mais pas de danger: mon ami est mille fois mieux!
    Le problème de Charlotte, en ce moment, c’est la fête organisée par Luigi Paper. Elle y est invitée et compte s’y rendre avec Tugdual mais elle est jalouse comme une tigresse et craint Hermina Van der Prout comme la peste.Du coup ,elle vient se faire coiffer chez moi cet après-midi. Hermina aussi, mais tu penses bien que j’ai choisi des heures différentes: je n’ai pas envie qu’il y ait un meurtre dans mon salon! Moi aussi, je suis invitée mais j’ai refusé: imagine si Hermina me volait mon Ferdinand!


    Bon, je te laisse car il faut que je mange quelque chose: l’après-midi sera long et je tiens à réussir la coiffure de Charlotte. Je vais tenter de la convaincre de défaire son chignon et lui montrer mon modèle préféré: la Femme Vertigo. Je pense que tous les saints du paradis vont se damner pour elle si elle suit mes conseils!

    ***

     

     

    Claire.sirocco
    à Jane Hermanie

     

    Chère Jaja,
    J’étais ravie de recevoir ton mail et d’apprendre la grande nouvelle: enfin, te voilà devenue une vraie femme! Je ne connais pas Ferdinand mais les photos que tu m’as envoyées de lui me font comprendre ta faiblesse! Mais à mon avis, ce serait une grande erreur de l’emprisonner: les prisonniers veulent toujours s’échapper…Alors, va à la fête avec Ferdinand ! De toute façon, tu ne risques pas grand chose: tu seras là et tu pourras le surveiller discrètement! Et puis, aie confiance en toi. Crois-moi, tu es jolie comme un coeur et cela m’étonnerait fort qu’Hermina soit plus belle que toi! D’ailleurs, tu la coiffes, alors, débrouille-toi pour rater sa teinture! Tant pis si tu perds une cliente! Il faut savoir ce qu’on veut dans la vie!
    Figure-toi que moi aussi, j’ai une grande nouvelle à t’annoncer! J’attends un bébé! Il est prévu pour le mois de février… Alexandre et moi, nous sommes ravis! Nous avions tellement envie de cet enfant! Demain, je vais voir le médecin pour ma troisième échographie et Alex prend sa matinée pour m’accompagner.
    Il faut que je file: les magasins vont fermer et le frigo est vide!
    Bisous.
    Claire

    PS N’oublie pas de prendre ta pilule!

    ***

     

     

    Au rez-de-chaussée : la gardienne, Hermina Van Der Prout

    Auteur : Victoria

    ***

     

    De Hermina Van Der Prout
    A Dolores Sanchez Rodriguez de la Vega

     

    Ma chère Lolotte,

    Ravie d’apprendre que tu as trouvé l’amour sous les cocotiers et que ton nonagénaire est une véritable bombe à retardement. Je pensais te voir revenir vite fait de ton périple, dissimulée sous des vêtement de deuil mais apparemment, tu as ressuscité l’ancêtre et le voilà reparti pour cinquante ans. Je ne sais comment tu t’arranges pour collectionner ainsi les amants.
    J’aimerais bien que tu sois près de moi pour me guider. En ce qui concerne Tugdual , l’histoire n’a pas avancé d’un pouce. J’ai pourtant suivi tes conseils et me suis entraînée à reproduire ton pas de flamenco. En plus, Charlotte dont je t’ai parlé a pris pour habitude de le solliciter pour de longues promenades, sous le prétexte de lui changer les idées. Souviens-toi, je t’ai déjà informée de l’agression dont il a été l’objet.
    Mais, je n’ai pas dit mon dernier mot et voilà qu’une invitation surprise va peut être représenter la chance de ma vie. Figure-toi que Luigi et la petite Lolita se sont réconciliés. Oui, une fois de plus. Après les bruits de vaisselle cassée, nous avons droit à présent à des miaulements qui alertent tout le quartier. Une véritable honte !
    Mais passons, là n’est pas le sujet. Mon problème est que je ne sais vraiment pas comment m’habiller pour la soirée afin de paraître à mon avantage. Madame Jane m’a déjà fait une teinture et une nouvelle coiffure. J’ai choisi un roux incendiaire, style Rita Hayworth, une réussite !
    Mais, j’hésite entre ma robe courte verte à la jupe froufroutante, ma longue robe noire au décolleté profond, ma robe asymétrique rouge vermillon ou ma robe imprimée en soie sauvage.
    A moins que j’en achète une autre !
    Si tu étais là, tu saurais de suite laquelle me ferait paraître la plus femme fatale.
    Alors vite, réponds-moi, c’est une question de vie ou de mort.
    Ta Mimine.

    :

    ***

     

     

    Au 3ème, chez Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De : Charlotte

    Envoyé : 2009-09-17
    À : Lumina


    LUMINA ! LUMINA ! Vite, écoute-moi !
    Non, non ! Désolée ! Je me calme. Je sais.
    Tugdual, c’est lui qui veut que je le nomme ainsi depuis que Gaspard et nous, on se promène au parc Tournenrond ensemble. Bien lui et moi, je crois que nous sortons ensemble. Pas juste au parc. Nous serons au big happening des portes ouvertes chez la vamp de People, Lolita, ma voisine et le grand charmeur de Miroboland, Luigi Paper. Possiblement qu’ils annonceront leurs fiançailles devant leurs intimes, leurs voisins, avant que les journaux à potins ne s’emparent de leur romance tumultueuse. Lolita est tellement belle, Luigi doit être jaloux. Il lui fait des scènes pour des bagatelles. Il se fâche. Après, il a honte si j’ai bien entendu le sujet de la terrible dispute qui avait déprimé Lolita. On ne la voyait plus nulle part, mais étrangement, je suis certaine l’avoir aperçue se faufiler chez elle comme une voleuse quand People racontait son voyage de rêve à Playa Bimbo. Même gaspard ne l’a pas reconnue. Moi, oui. Elle a fait comme si je n’étais pas là. Depuis que je l’ai consolée, elle a changé pour le mieux.


    C’est pour cette raison que je ne pouvais t’écrire avant. Je devais me trouver une robe vintage à mon goût, trouver le parfum Gentleman pour Gaspard et j’ai couru jusqu’à Paris, chez Mam’ Elle Swing, sans dénicher la robe de mes rêves. Il fallait que je revienne vite aux répétitions avec ma troupe Artoc. J’étais en retard. M. Alain Gallopin pas content, exigeait une raison valable. Je lui ai expliqué tout. Et grâce à lui, son ami personnel, Peter Schaufuss, le chef de ballet sur les célèbres chansons de la pin-up Marilyn Monroe, je porterai LA-CÉLÈBRE-ROBE-BLANCHE une copie authentique qui sert à leur spectacle à Londres. Je ne savais pas, mais je suis pareille de même taille comme Lawrence D’Arabie aussi. Je rêve ! Elle et moi, nous sommes des lionnes, je suis juste née plus tard qu’elle. Une distance de cinquante ans quand on est belle ce n’est pas grave.

     

    M. Peter voulait me prêter la robe du président des Etats-Unis, mais M. Gallopin lui a dit que ce n’était pas mon genre. J’avais plus celui de la blanche. Lulu ! Diamonds are a girl’s best friend ? Cette fois, je veux que cela soit vrai. C’EST L’HOMME DE MA VIE !
    Dessous ma robe, une dentelle blanche ou ? Qu’en penses-tu ? C’est pas très confortable le string. Mais s’il le faut, je porterai. Tu me diras. Là n’est pas mon plus grand problème.

     

    Toujours la même. L’Hermina d’en bas. Toujours dans mon chemin quand je reviens avec mon celui à moi. Elle a du culot tout le tour de la tête. Hier, encore en kimono rouge, elle me l’a arraché du bras et de la laisse de Gaspard en l’entraînant de force dans son studio. « Ha ! Monsieur Tugdual ! Si vous tombez bien. J’ai un problème d’antenne croche sous le tapis. » Il est resté quinze minutes seul avec elle. Tu te rends compte ! Qu’est-ce qu’elle lui a fait ? Hein ? Des biscuits aux pépites de chocolat j’imagine ! Pire, elle est invitée chez Lolita. Je me retiens de ne pas penser à mal. Si je savais comment lui faire attrapper un immense feu sauvage, je le ferais. Jamais je ne croirai qu’elle oserait se montrer avec une telle hécatombe sur la bouche. J’ai le temps de trouver comment empêcher cette Emilie Van Der Prout numéro deux.

     

    Pas question que je me fasse encore voler mon amour par une autre pareille à cette Émilie. Je te jure Lulu, je lui file du poil de chameau dans le dos si elle s’approche encore de mon Tugdual. Est-ce que tu sais où je pourrais en trouver ? Je ne peux plus me permettre de perdre mon amour. C’est trop tard. Le mal est fait et je vais bien le faire.
    Demain, je serai aux Nounours à midi comme promis. Apporte-moi, ton sac à main de satin blanc. Il fera chic avec ma robe. Je n’ai même pas de bijoux. Omondieu ! Me faut’ il des bijoux ?

    ***

     

     

    Au 3ème, chez : Tugdual

    Auteur : Lénaïg

    ***

     

     

    De : Tugdual.kerloch
    Envoyé : le 17 septembre 2009
    A : C-luigi-Paper


    Bonjour Monsieur,
    Je suis honoré par votre invitation pour dimanche soir, 20 septembre 2009. Votre tutoiement est bien sympathique, je reconnais là votre origine italienne ! Lorsque nous nous connaîtrons mieux, dans les meilleurs circonstances possibles je le souhaite, je vous dirai “tu” également.


    Je viendrai avec un intérêt non dissimulé et que ne démentira pas mon collègue policier Fred Louarn, qui sera présent et vous remercie également de votre délicate attention. Nous serons déguisés, si vous n’y voyez pas d’inconvénient ! Cela ne vous sera pas difficile de nous reconnaître, étant donné qu’on nous prend souvent l’un et l’autre pour des acteurs de cinéma célèbres. Je n’en dis pas plus !


    D’ailleurs, peut-être pourriez-vous suggérer l’idée à vos autres convives, par l’entremise de notre dévouée gardienne Mme Van Der Prout, qui placarderait alors un joyeux avis en ce sens dans l’entrée ? Sans imposer cette idée de déguisement à ceux qui ne le souhaiteraient pas, bien entendu !


    A dimanche soir, donc.
    Vous renouvelant nos remerciements,
    Salutations sincères et intriguées,
    Tugdual Kerloch
    ***

     

     

    De : Tugdual.kerloch
    Envoyé : le 17 septembre 2009 14:26:49

    A : Charlotte


    Ma douce Charlotte,
    Nos promenades au parc me sont bien agréables, bien plus que les joyeuses réunions chez moi de toutes ces charmantes dames de l’immeuble, qui se plient en quatre pour le célibataire que je suis !


    Permettez-moi de vous demander votre main ... Non, non, ne vous sauvez pas ! Attendez, lisez !
    Oui, votre main, ou plutôt ... souffrez que je vous donne mon bras, avant de m’offrir à vous tout entier, pour que nous fassions ensemble notre entrée à la fête de Luigi Paper et Lolita dimanche soir !


    Vous y viendrez, n’est-ce pas ? Ne dites pas non, car je m’y rendrai triste sans vous ! Ce n’est pas à Fred Louarn que je vais donner le bras, enfin !
    Bien à vous,
    Tugdual
    ***

     

     

    Sur le même palier : Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De Charlotte

    À : Tugdual Kerloch
    Le : 2009-09-17   15 :39 :51

     

    Mon bel ami Tugdual,
    C’est avec grand plaisir que j’accepte ton invitation et me voilà agréablement surprise par cette délicatesse envers moi. Tu ne peux savoir à quel point je serai fière de t’accompagner à cette réception offerte par nos voisins, le célèbre couple Lolita et Luigi. Je me sentais vraiment intimidée de me présenter seule devant toute cette galerie mondaine qui réunit les dignitaires de Miroboland et nous, leurs voisins.

     

    J’ai reçu des nouvelles de Sainte-Frigide. Tu me vois désolée de t’apprendre que tonton a fait une rechute de goutte. Il ne pourra venir célébrer avec nous, à moins d’un miracle. J’imagine qu’il a relâché sa diète en abusant du vin et des ripailles avec sa douce Georgette. L’amour fait perdre la raison. Je ne peux pas comprendre, mais j’espère ne jamais connaître cette déraison que je perçois chez tonton depuis son coup de foudre. Il n’est plus le même tonton.

     

    Comme tu as pu le constater depuis que nous marchons avec Gaspard, je suis plus calme que tonton et surtout beaucoup plus raisonnable. Je ne perds pas la tête facilement. Cela ne m’est jamais arrivé. Je suis de nature très rationnelle, mais je me sais aussi très sensible à ton charme particulier. Je ferai de mon mieux pour te faire honneur et plaire à tes yeux.

     

    À l’heure convenue, je serai prête. Mais si cela te convient, nous pourrions marcher ensemble jusqu’au parc avec Gaspard. Il fait encore beau et cela m’épargnera de devoir quitter trop tôt pour m’occuper de mon toutou chéri. J’aime beaucoup marcher dans les rues avec toi. Tu me diras ce soir quand on ira au parc pour notre marche de santé.
    À ce soir, si rien n’est changé comme nous avions convenu hier.
    Amicalement, Charlotte.

    ***


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  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
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    Adresses des divers correspondants de ce chapitre

    Paolotekila @ ca.com

    Wilfrid2 @ hotmail.com

    C-luigi-paper @ hotmail.com

    Faroukolov @ gmail.com

    Gsansouci @ toctoc.spa (?! Spa comme "Société protectrice des animaux ? Oui oui, c'est cela, il a plusieurs adresses ; on sait qu'il est aussi chez toctoc.psy)

    Fred.louarn @ skute.mi

    Noelle.nozvad @ kiwi.mi

     

    (ou : nolimit @ lagazette.mi)

    Charlotte.des3maison @ hotmail.fr

    Lumina40 @ hotmail.com

    ***

     

     

    Au rez-de-chaussée, le cabinet de notre expert-comptable : Paolo Tequila

    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : paolotekila
    À : Wilfrid2
    Date : 09 09 14
    Sujet : Pas bon comme nouvelle


    Cher Wilfrid,


    Je sais, je suis désolé de t’interrompre dans ta lune de miel à Ste-Frigide-sur-mer, mais il y a urgence. Je suis chargé de t’annoncer que tu dois 300,00 euros à un monsieur Vincenzo Lakroie. Demain j’ai rendez-vous avec lui et je te dis qu’il n’est pas commode. Son œil de vitre et les lobes de ses oreilles arrachés témoignent de durs coups reçus et je me doute de ce qu’il a fait à d’autres. Il m’oblige à ce que ta nièce assiste à notre entretien. Je ne pense pas qu’elle pourra le supporter. Je vais lui trouver une excuse. Tiens, je vais l’envoyer promener ma petite chatte adorée Chatiment au parc non loin d’ici. Je dirai au bouncer qu’elle a eu un malaise et qu’elle a besoin de prendre l’air. Alors fais quelque chose, je peux te prêter l’argent mais fais moi un chèque certifié ou arrive … Héhé, tu peux toujours me raconter ce qui se passe là-bas … mais lâche un peu Gertrude pendant que tu écris, tu vas l’user avant son temps. Moi je vais bien mais je ne sais pas pourquoi ça me pique aux jambes. Je vais en parler à mon doc Toctoc si ça n’arrête pas. Répond oui, répond non, fais mon chèque ou viens-t’en. Oh à propos, t’aurais pas vu une femme qui joue du piano nue la semaine dernière avant ton départ? Il parait qu’on l’a enlevée.

    Tu peux compter sur moi

    ***

     

     

    Au troisième, à gauche en sortant de l'ascenseur : Luigi Paper

    Auteur : Om Salma.

    ***

     

     

    De : C-luigi-Paper
    A : Faroukolov
    Le : 9.9.2009
    Objet : dernier avertissement.

     

    L’heure n’est plus aux jeux –La police surveille de près le 101 rue Mazurka, comme si il n’y a pas déjà assez d’yeux pour surveiller l’immeuble – une erreur – oui… je dis bien une erreur et une erreur fatale qui pourrait entraver le travail que je fais depuis des mois , comme si j’ n’ai pas assez d’retard comme ça – pourquoi avez-vous choisi ce moment précis pour régler les comptes du protégé de Tugdual ? Est-ce si pressé de finir avec lui ? Il n’y a donc plus de coordination entre les services ? Vous savez très bien que j’habite l’immeuble, vous auriez dû m’en parler avant d’envoyer vos deux dogs à ses trousses – J’aurais pris des photos de la cible, me serais assuré que c’étair bien la personne à liquider, vous aurais indiqué au mieux ses horaires de sortie, les horaires de permanence où la cible reste quasiment seule et je n’sais quoi encore…. Merde ! c’ que vous venez d’accomplir n’est pas un travail de pro – il y va de la santé du clan - c’est une faute très très grave que j’inscris sur votre actif. Je n’en reviens pas encore - on dirait que vous cherchez à vous payer vos propres têtes et la mienne avec.
    Je ne vous pardonnerai plus jamais aucune autre faute – à moins que vous ne vouliez être corrigés pour de vrai par le boss ! Je m’en tiens là, en espérant qu’une telle faute ne s’renouvellera plus jamais et que vous n’agissiez plus dorénavant au 101….. sans me consulter. A transmettre à qui vous savez.
    Pour votre information et la leur : la police se mord les doigts d' avoir laissé échapper les dogs. Imaginez c’qui aurait pu arriver au clan ! le protégé de Tugdual n’est autre que Jérémie, le sdf du coin près du café « taupes cinq hontes » – êtes vous contents de vous maintenant qu’il va être renvoyé sur le pavé ? c’est bientôt l’hiver et il était pourtant au chaud – bande de malfrats sans cœurs !
    J’inscris malgré tout une bonne note sur votre actif - au moins, vous n’en sortez pas les mains vides de cette bévue – vous savez maintenant que la cible, témoin du vol de la toile est bien à Santa Patata sinon pourquoi la police se donnerait-elle autant de mal à jouer une telle comédie – Le conseil de la fin : Faudrait envoyer vos dogs renifler les traces d’Anton Vega – des colporteurs ça s’paye non ?

    Et moi je profite de la paire d’yeux en moins de Tugdual occupé à s’faire soigner pour mettre en exécution mon projet de transaction.
    ce mail n’appelle pas de réponse.
    Luigi

    ***

     

     

    Chez le Doc TocToc

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De : fred.louarn
    Envoyé : le 10 septembre
    A : G100soucis
    Sujet : consultation urgente requise


    Salut Toubib,
    Un service à vous demander, qui vous sera payé par qui vous savez, mais pas à cinquante euros la ligne, vous pouvez toujours courir, ha ha !
    Cela concerne Tugdual KERLOCH, un garde du corps qui a fait ses preuves bien des fois et qui travaille ponctuellement pour nous.
    Vous lui écrirez directement, en vous recommandant de ma part, qu’il ne vous réponde pas d’aller vous faire voir chez les Grecs !

    M. Kerloch vient de se faire attaquer par derrière, en protégeant son client à l’entrée du Parc Paul-Tournenron l’autre matin.
    Vous avez pu lire ou entendre les détails de l’affaire.
    Il en résulte une nuque bien amochée (rien de vital), l’obligation de porter une minerve pour un bout de temps et des céphalées qu’il gère très bien tout seul, je ne vous “mobilise” pas pour cela bien entendu.

    Il s’agit de son moral, qui est au plus bas, bien qu’il réussisse à donner le change en public.
    Il n’arrête pas de me ressasser qu’il s’est fait avoir comme un bleu.
    Sachez qu’il n’est absolument pas en faute et qu’il ne veut pas l’entendre de ma bouche.
    M. Kerloch avait terminé son service, de nuit, quand l’agression s’est produite. Il prenait le chemin de retour chez lui, il se trouve que son client sortait aussi promener son chien dans cette direction.

    Le client aurait pu être descendu par les agresseurs quand M. Kerloch s’est écroulé. C’est très grave, mais ce n’est pas Kerloch qui est à blâmer, ce sont les deux zigotos de la surveillance policière de jour qui sont restés traîner un peu au café, avant de suivre Kerloch et son client discrètement. Leur arrivée en voiture a néanmoins contribué à faire fuir les deux agresseurs.
    Ces deux-là se sont fait sonner les cloches en bonne et due forme.

    A vous de lui donner des tuyaux pour qu’il considère que ce qu’il s’obstine à considérer comme une bavure de sa part ne l’est pas. Je connais votre science, votre sagacité sous votre côté un peu “charlatan” (très réjouissant, d’ailleurs), je compte sur vous.

    Merci,
    Fred Louarn
    ***

     

     

    Au deuxième, à gauche en sortant de l'ascenseur :

     

     

    De : Noëlle Nozvad

    Envoyé : le 10 septembre
    A : G100soucis
    Sujet : consultation pour un article


    Cher Monsieur Sansouci,
    J’aurais besoin de vos lumières, rémunérées par mon journal La Gazette, évidemment, pour un article que je prépare sur les superstitions.
    Pouvez-vous me recevoir, et quand ? Ou alors pouvons-nous entretenir par messagerie électronique, puisque c’est votre outil de travail privilégié ?

    Je me doute bien que vous n’allez pas manquer de m’analyser moi-même ! Je ne demande pas mieux.


    Vous avez sûrement déjà compris que ce sont des motivations personnelles qui me dirigent vers vous.
    Voyez-vous, j’avoue, j’ai mes propres superstitions et d’autres, connues, qui m’affectent même si je n’en parle pas pour ne pas me ridiculiser.

    Il se trouve que, dernièrement, j’ai dû malgré moi passer sous une échelle, pour qu’on ne se moque pas de moi et à plusieurs reprises, une pie seule m’a narguée avec insistance, d’une branche d’arbre et du toit d’en face de mon immeuble.
    Depuis, même si j’arrive à chasser ces nuisances stériles de mon esprit dans la journée, je n’arrive plus à mes fins, dans mon travail (plusieurs articles me sont passés sous le nez), j’ai imprudemment mélangé les couleurs dans ma machine à laver, le résultat a été catastrophique, mon soufflé aux coeurs de palmier à la sauce tomate maison s’est écroulé lamentablement devant mes invités un soir, etc.


    Ce matin, au lever, j’ai fini par me dire qu’un mauvais sort me poursuivait ! Et les épisodes de l’échelle et de la pie me sont revenus.
    Voilà, Docteur, l’entrée en matière à nos futures discussions.


    Merci de me contacter dès que vous aurez un instant, il n’y a pas d’urgence.
    Cordialement,
    Noëlle Nozvad, nom de plume Nolimit
    ***

     

     

    Au troisième, à droite en sortant de l'ascenseur : Tugdual Kerloch

    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : G100soucis
    À : tugdual.kerloch
    Date : 2009-09-10 11:50:09
    Sujet : Consultation (réponse express)


    Monsieur Kerloch,


    Permettez-moi de me présenter, je suis le docteur G. Sansouci, psychiatre attaché à l’hôpital de la Cité des Bobos Mentaux de Santa Patata. Un ami de ma connaissance qui vous veut du bien me propose de vous conseiller afin d’éviter que votre moral ne tombe à terre. Pour ne rien vous cacher, il s’agit de votre collègue de travail monsieur Fred Louarn. Il s’inquiète de votre moral en pente descendante, suite au traumatisme que vous avez vécu la semaine dernière et dont les journaux ont fait la une.


    Je vois le problème qui vous affecte. Vous croyez avoir failli à la tache, mais il n’en est rien. Vous n’êtes aucunement responsable. Le blâme revient aux deux gorlots mal empêtrés et à votre client qui n’avait pas à sortir son chien si tard le soir. Si ce n’était du chien, vous ne vous seriez pas laissé avoir comme un amateur. Votre orgueil en est affecté, mais gare à lui, car il est la porte d’entrée de péchés subséquents. C’est le premier en lice dans les péchés capitaux.


    L’orgueil n’est pas nécessairement un défaut, il est bon d’en avoir. Les problèmes surgissent uniquement quand il est mal placé. Vous avez perdu votre estime de soi simplement parce que vous ne pouvez avouer que vous pouvez vous tromper. Je décèle un peu de perfectionnisme là-dessous. Des relents d’enfance qui vous ont marqués dans votre inconscient tout au long de la vie, je le parierais au poker.

     

    La solution est de regarder les faits comme si vous les aviez visionnés dans un film où vous-même seriez remplacé par Lino Ventura. Qu’aurait-il fait de plus lui? Il n’aurait pas fait mieux je vous jure. Quand on se fait attaquer par derrière, on ne peut réagir toujours à temps comme Simon Templar qui n’est plus le Saint, comme vous devez le savoir. Voilà, à quoi ça sert de gagner à tous les coups? Vous prendrez votre Revenge. Ce que vous avez à retenir de ce que je vous écris, c’est que peu importe si on perd quelques batailles sans importance, l’important c’est de gagner la guerre. Personne n’a été tué, le promeneur et son chien son saufs et vous seul avez quelques ecchymoses, ne tombez pas dans le cycle de la dépression.


    Remontez-vous, soyez aux aguets, soyez un fin renard, et ne cachez plus votre malaise sous de fausses apparences devant les autres. Regardez autour de vous et confiez-vous, une âme aimante vous aidera. Avouez qu’on ne peut gagner à tous les coups et reposez votre nuque et pour les migraines, laissez-les aux femmes. Elles en ont besoin souvent comme excuse. L’orgueil qui vous aveugle est comme une poutre devant vous qui vous empêche sans doute de voir la forêt derrière un arbre.


    Cher monsieur, recevez tous mes respects,


    G. Sansoucis (G100soucis)

    ***

     

     

    Au troisième, à droite en sortant de l'ascenseur : Charlotte Destroismaison

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De : Charlotte

    Envoyé : 2009-09-13
    À : Lumina

     

    Lulu ! Réveille-toi ! Vite.
    Il faut qu’on aille encore Aux Nounours à l’heure du lunch. J’en ai long à te raconter. Je suis trop sous le choc. Il faut que je te le dise tout suite ! Tu dors. Je le sais, mais moi je te parle.
    Tu as vu ? Soir de pleine lune ! Ben c’est vrai le charme a fonctionné. Depuis que j’ai cousu un trèfle à quatre feuilles sur le bonnet de ma poupée talisman de madame Minou, j’ai plein de chance qui m’arrive sans même avoir mis mes bustiers Vintage. Je ne pouvais pas, il faisait trop froid ce soir. Gaspard et moi, on est allé frapper à la porte de mon celui que tu sais. Il est malade. Je voulais lui venir en aide si possible. Ma gêne n’a pas gagné cette fois.

     

    Gaspard m’a traînée de force en tirant sur sa laisse et il était là devant moi, il refermait sa porte. Surpris qu’il était et moi donc ! J’ai foncé droit au but. « Gaspard et moi, on voulait vous amener prendre une marche de santé, mais on voit que vous partez. Ce sera pour une autre fois. »
    Ben, avec ses deux saphirs plein de sourires dedans, il a répondu : «Heureux hasard ! C’est là que j’allais. On y va ? »
    J’étais prise au piège et mes jambes avançaient en tenant sur Gaspard au bout de la laisse. Il parle beaucoup. Une chance. J’ai répondu à ses questions. Il sait que je suis célibataire et que tonton est un grand malade en vacances. Lui, il n’a pas d’enfant, mais dans sa famille, il y en a et il adore les enfants.

     

    Rendus au parc, on s’est assis côte à côte sur le banc des amoureux. Gaspard a couru vers la Frizapla qui vagabonde toujours. On dirait qu’ils s’aiment.

    Tu te rends compte ! Je sentais son parfum. Gentlemen de Givenchy, j’en suis certaine. Demain, je vais aller en acheté à la parfumerie. Juste pour me rappeler ce moment magique sous la pleine lune, lui et moi. On a parlé. C’était frisquet. Il m’a tendu la main pour que je

    me relève doucement du banc des amoureux. J’ai failli lui sauter dessus et l’embrasser comme une folle. Gaspard est arrivé. La laisse au cou, on est rentré tous les trois en parlant de Lolita qui se faisait plutôt rare ces derniers jours. C’est beaucoup plus calme au 101 depuis la tragédie des rats qu’il a dit. Moi, j’ai rien dit.


    Arrivés à son étage, il m’a fait un bisou sur la joue et m’a tenu la main en me disant merci pour ce beau plaisir. Demain, on remet ça ?

    C’est juste à ce moment que je me suis aperçue que je crois que je lui plais, mais pas certaine. Peut-être qu’il aime juste marcher pour sa santé ? Puis Madame Van Der Prout est apparue en kimono rouge et chaussée de pantoufles à pompons noirs prétextant s’enquérir du boucan dans l’immeuble. On s’est quitté. J’ai répondu : « Bonsoir. Alors à demain !»
    Je te dirai plus demain Aux Nounours Farceurs.
    Bisous ma Lulu,
    Omondieu, vais-je dormir cette nuit ?
    Charlotte qui t’aime.

    ***

     

     

    Au troisième, à gauche en sortant de l'ascenseur : Luigi Paper

    Auteur : Om Salma.

    ***

     

     

    De : C-luigi-Paper
    A : Faroukolov
    Le 14.9.2009
    Objet : des nouvelles plutôt bonnes.

     

    De retour au 101 rue Mazurka, Lolita s’est jetée dans mes bras en pleurs – pour se racheter elle m’a tout avoué – elle est restée blottie contre moi pendant très très longtemps – elle m’a parlé de tout… de sa vie passée, de sa famille, de ses échecs, de ses espérances, de l’attachement qu’elle me voue, de nous deux , de notre avenir – elle m’a offert, sans équivoque, la séance de confession la plus large et la plus profonde qui soit – machiavélique comme je suis, j’ai profité de ce moment de faiblesse pour lancer mon projet « coup poker » l’assurant que s’il vient à être mené à bout et bien, il sera le dernier à porter, bien entendu, ma signature. Je l’ai martelée comme il se doit que l’argent est tout dans la vie d’un couple, qu’il faut assurer sa postérité pour garantir une paisible retraite. J’ai cogné fort, très fort contre celui qui a dit que « l’argent ne fait pas le bonheur – je lui ai démontré par des exemples concrets qu’il n’est qu’un « sacré menteur » - j’ai parlé du bonheur qu’on récoltera à devenir riches, des projets qu’on montera ensemble, du luxe , des paillettes, des rivières de diamant et pierres précieuses qu’elle mettra autour du cou …… et avec une pointe d’humour, sachant évidemment qu’elle était beaucoup romantique pour adorer ça, j’ai fait le rapprochement sympathique des « L » de nos prénoms respectifs (Luigi et Lolita) – je lui ai dit qu’avec nos deux « L » ailes réunies nous pourrons planer très haut au ciel où nous irons à notre guise, cueillir des étoiles en or et des astres en diamants… et telle une éponge absorbant mes mots, elle est restée là à m’écouter attentive et patiente – j’ai essayé par ailleurs d’appuyer très fort sur ce qui lui fait le plus mal : la misérable vie de nomades que nous avons mené jusque là à la lisière d’une jet-set frivole et imbécile - vivre à l’affut de soirées mondaines, en opportunistes, ne fait de nous que de simples mendiants de luxe et c’est pourquoi il est si important, pour nous, de réussir ce coup de poker , lequel nous ouvrira les portes de la gloire et nous permettra de s’payer la grâce et les folies de nos rêves - Du coup et sans même prendre en considération les dangers, ni calculer les conséquences de sa décision, Lolita a répondu oui à ce projet, oui à cette transaction - je l’ai même trouvée prête et pressée à mettre en exécution le projet qu’à bien y réfléchir, je dirai même, que toute sa vie, elle n’a fait qu’attendre une semblable brèche pour rebondir sur l’opportunité qui fera briller son nom et lui concèdera la vie dorée dont elle rêve.


    Ainsi, nous avons passé la nuit à échafauder un plan. Il sera désormais réaliser sur trois étapes –

    1- Lolita est chargée seule de conduire l’opération intitulée « Joindre l’utile à l’agréable » – Ainsi et pour garantir le maximum de réussite au projet « coup poker » Lolita doit avoir dans ses bagages à part son charme d’épicurienne ambitieuse :
    - son propre passeport - son titre d’agent secret, étant un atout majeur dans l’opération – il lui permettra, sans trop de difficulté de passer entre les mailles de la douane et de la police.
    - un titre de congé qui devra être en bonne et due forme (elle saura le faire signer, sans trop de difficulté, par Tonton chef 1er, invoquant un motif bidon mais compatissant) et ce, pour ne pas attirer l’attention de ses collègues, ni sa hiérarchie
    - un laissez-passer et un ordre de mission fictifs , qu’elle dit pouvoir les faire faire en mettant en contribution la naïve et gentille secrétaire/standard Marionnette.
    2- se fabriquer un alibi en béton au cas où ....
    3- trouver un moyen pour faire diversion et éviter les commérages.

    Tu as mon feu vert, à partir de maintenant, pour prendre contact avec les principaux acteurs pour la prise en charge du billet d’avion, la réservation d’hôtel et pour fixer les bases de la transaction.

    Réponse urgente m’obligerait - A bientôt
    Luigi

    ***

     

     

    De : Faroukolov
    A : C-luigi-Paper
    Le 16.9.2009
    Objet : les nouvelles sont plutôt bonnes.

     

    ci-joint : Billet électronique et coordonnées de l’hôtel -

    Départ de Santa Patata : le 20.9 à 5h du matin
    Arrivée : à 16h à l’île des oubliettes
    Escale
    Départ de l’ïle des oubliettes – destination Bora Bora : à 20h
    Arrivée le 21.9 à 8h du matin
    Accueil à l’Aéroport
    Accompagnement à l’Hôtel Tengra – Rue fleuve de la discorde – chambre 201 avec vue imprenable sur buanderies
    (Mot-de-passe exigé et garantie d’acquittement de la somme requise de la marchandise commandée auprès de la Banque Bora- Flous sur C.B N° 001234567890111213)
    Un commissionnaire prendra contact avec la commerçante le 22.9 à 17h00.

    L’équipe garantit un séjour agréable à la commerçante.

    ***

     

     

     

    Au troisième, à droite en sortant de l'ascenseur : Tugdual Kerloch

    Auteur : Lenaïg.

    ***

     

     

    De : Tugdual.kerloch
    Envoyé : le 17 septembre
    A : G100soucis

     

    Bonjour Monsieur,
    C’est avec surprise et fureur que j’ai reçu votre consultation à domicile, que je n’avais absolument pas sollicitée.
    Bon sang, mes problèmes intimes, je les réglais tout seul et il n’était pas question que j’en fisse part à qui que ce fût ...
    Ce bougre de Fred, en vous demandant d’intervenir sans m’avertir, s’était ainsi immiscé dans ma sphère privée !
    La première chose que j’ai faite, après lecture de vos conseils, a été de saisir mon téléphone et de l’enguirlander copieusement ... Il m’a laissé déverser mon flot de noms d’“oiseaux”, empruntés au vocabulaire du Capitaine Haddock je dois avouer et ... il m’a ri au nez ! Après un court instant de stupeur, j’ai ... ri aussi !


    Vous avez raison, Toubib diabolique, j’ai péché par orgueil. Je ne me soucie pas beaucoup de religion mais je n’ignore pas que l’orgueil est un péché déclaré “mortel” ... Ce ne doit pas être par hasard.
    Il est possible que, dans ma tête, en effet, je me sois cru invincible, sans me le formuler vraiment.
    Je reconnais que, dans l’affaire qui nous mobilise vous et moi, j’avais la garde un peu baissée, l’”épée” au fourreau et “ensommeillée”, à six heures du matin après une nuit de veille vigilante.
    Mon service était bien terminé, vous avez raison.


    Mes deux collègues de la “régulière” se sont fait sonner les cloches pour leur retard de trois minutes, qui leur a fait manquer l’agression. Mais nul n’est parfait et ils ne se sont pas

    retrouvés “à la circulation”, poste nécessaire mais où bien des policiers ne souhaitent pas s’éterniser si leurs aptitudes les portent vers d’autres aspirations ...
    Les grands pontes du SKUTE et de la police mirobolandaise ont daigné reconnaître qu’ils ont eux-mêmes mésestimé le danger !


    Quant à la cible leurre, Jérémie, il ne nous en veut pas du tout ; c’est un bon coureur à pied, qui était prêt à détaler ; c’est par inquiétude pour moi qu’il est resté ! Son chien Rataplan n’a pas démérité car, même à terre et sous le coup d’une douleur fulgurante, je l’ai entendu grogner et sortir les crocs ; entre deux de mes trente-six étoiles tournoyant dans mon crâne, je l’ai entrevu se précipiter sur l’un des agresseurs avant que celui-ci ne se jette dans la voiture. Il lui a manqué de peu le mollet, dommage !


    Vous savez tout, Toubib “TocToc”, merci de votre précieux email. Vous m’avez fait réfléchir sur mon avenir professionnel, je vais changer un tantinet d’orientation et je vous tiendrai au courant.
    Cordialement,
    T. Kerloch
    ***

     

     

    :

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  • Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

     

    Adresses email des personnages intervenant dans ce chapitre

    Gsansouci @ toctoc.psy

    Charlotte.des3maison @ hotmail.fr

    C-luigi-paper @ hotmail.com

    Rocknroll @ gazou.mi

    Juliette.des3maison @ hotmail.fr

    Lumina40 @ hotmail.com

    ***

     

     

    Le 28 août 2009, Charlotte avait fait parvenir une demande de consultation, très énergique,

    Au "Doc TocToc" (Auteur : Marie-Louve - se reporter au Chapitre N° 9).

    Le hacker inconnu vient de découvrir la réponse du psychiatre à Charlotte, datée du jour même.

    D'ailleurs, dans le chapitre N° 13, nous avons pu lire une "relance" de Docteur Sansouci à Charlotte, qui voulait s'assurer qu'elle avait bien reçu sa réponse …

     

     

     

    Charlotte prend, enfin, le temps de répondre

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    À : gsansouci
    De : Charlotte
    Date : 2009-09-06
    Sujet : Suivi. ???
    Tel que reçu de votre cabinet, en preuve,

     

    « De : gsansouci
    À : Charlotte
    Date : samedi, 5 septembre 2009 à midi juste
    Sujet : Suivi de votre dossier # 36-24-36 »

     

    Recevez dans un premier temps, mes sincères remerciements et mes excuses de ne pas avoir répondu semble-t’il à votre invitation à me venir en aide. J’ignore comment, mais j’imagine que mon serveur de courriel a dû rechuter. Parfois, il fait des pannes hors contrôle.


    Vous me trouvez fort surprise par votre offre renversante en me proposant de participer à un programme d’études avancées dans la recherche inconsciente. Je vous en suis reconnaissante.
    Cependant, honnête jusqu’au bout des ongles, je dois refuser l’avantageuse proposition lancée pour mon bien personnel. Je sais que beaucoup de malheureux ont besoin de vos précieux soins et qu’ils sont sous la pauvreté.


    Sachez que depuis mon appel au secours, j’ai trouvé ma solution. Je fuis le danger. Ignorant que vous aviez répondu à ma requête, j’ai dépensé mes 50 et un peu plus euros chez madame Minou. Depuis que j’ai ma poupée de porcelaine aux yeux vert d’eau, surpiquée à ses jupons, et coiffée d’une toque de mouton naturel, tout va mieux dans ma vie.
    Je suis des cours d’art dramatique et j’y excelle selon mon enseignante. J’ai l’esprit ailleurs et cela me soulage de mes tensions amoureuses sur la ligne de la fatalité. J’ai accepté la cruelle réalité et ne suis plus en conflit avec moi-même. Je m’étais mis marteau en tête, mais j’ai lâché prise en me prenant en main avec mon amie Lumina.

     

    Vous avez toute ma gratitude parce qu’il est rare aujourd’hui de voir des personnes aussi bonnes que vous.
    Si d’autres malheurs me tombent sur la tête, je n’hésiterai pas à vous écrire, mais sur une base gratuite. Ma conscience me refuse d’abuser de la générosité des honnêtes personnes. C’est ma ligne vie tracée au creux de ma main du cœur comme Madame Minou l’a vue. Je la suis.
    Bien vous soit fait !
    Charlotte Des Trois-Maison.

    ***



    Auteur : Di.

    ***

     

     

    De : gsansouci

    À : Charlotte
    Date :2009-08-28 19:07:23
    Sujet : Re

     

    Enchantée mademoiselle Des Trois Maisons,

    Mon éthique professionnelle est on ne peut plus respectueuse. J’aviserai ma secrétaire d’annuler cette publicité interdite que vous avez trouvé sur Internet et dont vous me faites part subtilement.
    Je constate dès les premiers mots que vous m’adressez que vous êtes une femme qui prend de nombreux détours afin d’atteindre votre but amoureux et que les obstacles qui se dressent vous empêchent de l’atteindre. Ils sont pour vous une échelle sans fin où les marches sont de plus en plus pénibles à monter. Vous risquez de souffrir de vertige.

    Ne désespérez pas, vous avez utilisé des moyens surnaturels qui ne vous ont apporté qu’illusions. Pour réaliser un rêve, il faut savoir oser.

    Votre côté rationnel saute aux yeux. Vous êtes une personne organisée dans votre tête. Pourrais-je vous comparer à un gouvernement, oui? Le problème est que votre ministre du cœur fait interférence avec votre cerveau. Vous souffrez manifestement du « syndrome du gouvernement en chute ». Un cas courant mais jamais nommé.

    Toutes les femmes sont belles mais le plus beau d’elles est dans le sourire et dans les yeux qui dévoilent l’attrait qu’elles ont pour un homme. Cependant, n’allumez pas des étincelles trop brillantes. Il risquerait d’avoir peur et de prendre la fuite. L’homme est un chasseur qui n’aime pas les proies trop faciles. Tout est dans la modération. Croyez-en mon expérience, les atouts d’une femme vont bien au-delà de l’apparence physique. Cependant, quelques ornements supplémentaires sur votre peau le retiendra davantage, une coiffure qui vous avantage, des vêtements qui vous donnent un air moins sage. Vous êtes allé au-delà de votre budget pour investir dans votre garde-robe, chez l’esthéticienne et le coiffeur. Bravo chère demoiselle. Ce sont des Euros bien placés. Ils vous rapporteront en investissements du côté confiance et estime de soi. Car une condition essentielle pour séduire un homme est de se sentir bien dans sa peau. Quand une femme se sent belle, intelligente et déterminée, il n’y a rien à son épreuve. Les fortes foncent doucement et les faibles fondent rapidement.

    Il faut un premier contact réussi, car nous avons cinq minutes lors d’une conversation pour nous donner une idée de l’autre, de juger s’il nous intéresse de le revoir et d’allonger une conversation qui peut conduire à l’autel. Présentez-vous simplement en lui offrant votre aide comme bonne voisine. Si votre impression est bonne, ajoutez que vous aimeriez prendre un café dans un bistrot s’il accepte, afin de discuter de n’importe quoi de sensé. Si vous êtes chanceuse c’est lui qui vous l’offrira et vous aurez fait un gros pas. Un conseil de bricolage, des sujets d’actualité, mais surtout, surtout, faites le parler de lui. Les hommes sont toujours honorés de se sentir importants Si son ego est trop gros, laissez tomber. Il ne pensera jamais qu’à lui et ne s’intéressera à vous que pour la galipette. Et en partant vous démolira sur tout ce qui est précieux pour vous, votre estime de soi. Ce n’est pas ce que vous désirez et moi non plus.

    Votre rationalité se déchire lorsque votre cœur pleure à la pensée que cet homme puisse vous ignorer. Soyez naturelle et je ne le répéterai jamais assez, laissez le s’exprimer. Les femmes ont trop tendance à monopoliser la conversation et les hommes parlent peux. Intéressez vous à lui mais sans insister, ils aiment garder leurs petits secrets les premières fois. Le naturel, la gentillesse, c’est ce qu’il y a encore de mieux pour séduire un homme.

    Monsieur est infidèle? Savez-vous pourquoi? Est-ce un infidèle notoire dont les aventures sont connues entre l’Atlantique au Pacifique ? Est-il malheureux en ménage? Si c’est le cas, c’est votre chance. Mais n’allez pas vous battre avec un balai avec une rivale. C’est disgracieux et monsieur n’aimerait probablement causé un scandale dans la rue.

    La ménopause ne cause pas de problèmes à l’amour. Qui a bien pu vous dire de telles sornettes. L’amour n’a pas d’âge et rien de tel pour une femme amoureuse de mettre de côté ces légères indispositions car par son état amoureux, elle oublie ses chaleurs et devient toute chaleur pour son homme.

    Cette première consultation est gratuite car j’offre parfois la possibilité à des personnes désespérées de trouver avec eux la solution de leurs problèmes gratuitement. Une B.A. (bonne action) par jour depuis toujours. Scout un jour, Scout toujours.

    Je suis heureux de vous rendre service et soyez heureuse mademoiselle.

    GSansouci, psychiatre

    ***

     


     

    Au troisième à gauche en sortant de l'ascenseur, chez Luigi Paper,

    D'étranges et nouveaux personnages apparaissent …

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    À C-luigi-Paper
    De: Rock’n Roll
    Envoyé : 2009-09-03

     

    Bonjour Luigi,
    Au nom de notre amitié et de nos rapports conviviaux, Franz et moi-même, ne pouvons garder le silence plus longtemps devant la désastreuse conséquence des calomnies qui circulent quant à la prétendue présence de notre précieuse amie Lolita, ta Lolita aux Taupes Des Cinq Hontes.
    Nous ne pouvons croire qu’un amour comme le vôtre soit déchiré sur la place publique. Jamais Lolita ne s’est présentée au Taupes Des Cinq Hontes ! De cela, nous pouvons en témoigner formellement avec plusieurs autres amis communs. On a lu ce torchon, La Gazette avec la rage au cœur. Lolita en pleurs demeure injustement victime d’un traquenard à furet.


    Comment peux-tu douter de ton ange adoré ? Jamais Lolita ne te tromperait avec un quidam ou pire, un roturier sans envergure. Ressaisis-toi ! La jalousie est mauvaise conseillère. Depuis ton départ pour ton voyage d’affaires, ta bien-aimée a eu la générosité de venir habiter avec nous, pour nous prêter main de tendresse auprès de notre adorable princesse, la petite Flavie qui réclamait à haut cris sa tantine Lolita pour jouer dans la piscine à la Petite Sirène avec elle. Tu connais la sensibilité de ta douce, jamais elle n’aurait refusé ce plaisir à la petite.


    Nous ne pouvons croire que tu accordes crédit à ce canard sans esquisse. Des trucages de photos aux profits de papas radis qui sont prêts à tout pour vendre leurs potins de bas étage, des tissus de mensonges pour étoffer leurs discours chez People. La grande Lolita n’a pas quitté notre demeure depuis ton départ. Elle ne mérite pas ou plutôt tu ne la mérites pas.
    Franz et moi t’invitons ce soir à notre table pour le dîner offert en l’honneur de Lolita qui vient de recevoir le prix Phéno-Mania de l’année. Bien sûr, tout le gratin de Miroboland sera présent. Il serait dommage que ton absence soit remarquée par tes meilleurs associés, tels les inséparables Wilfrid et Paolo.

     

    Nous t’offrons là une excellente chance de réparer ton erreur auprès de celle qui t’aime plus qu’elle-même. Après discussion au sein du clan, Franz te recommande de te présenter ce soir en tenue de gala pour l’heure du cocktail.
    Bella et Franz.
    ***

    :

     

     

    Retour chez Charlotte, sur le même palier que Luigi,

    Auteur : Marie-Louve.

    ***

     

     

    De : Juliette
    Envoyé : 07-09-09 06:42:01
    À : Charlotte

     

    Ma grande et charmante Charlotte, tu ne peux savoir à quel point tu as fait plaisir à ta mère ! Je savais bien qu’il y avait en toi une part de moi-même, ma générosité. Et ma sensibilité attachée à ma famille. Merci mille fois !

     

    Mon petit frère et sa douce Georgette, quelle femme extraordinaire, sont arrivés hier à Sainte-Frigide-Sur-Mer pour vivre en cocooning leur passion amoureuse. Je n’ai jamais vu mon Wilfrid aussi ragaillardi depuis la mort de maman. Enfin, du bonheur dans sa vie. Tu as bien fait de lui recommander une lune de miel avec son infirmière qui en est amoureuse démesurément, mais quelle grandeur d’âme !

     

    À Sainte-Frigide, l’automne est la plus colorée des saisons qui font de ses violons, chanter la nature et griser les doux regards amoureux. C’est la fête au village. Tonton avait réservé une suite présidentielle à l’hôtel Étoile-Frigide-Sur-Mer sans se douter qu’il viendrait au bras d’une perle rare valant une roue de bonne fortune pour un cœur aussi tendre que celui de mon petit frère. Elle a le regard d’un ange protecteur posé sur lui.

     

    Pour me changer les idées du lugubre Jardin D’Antan, depuis que la chicane a pris entre moi et la folle qui croit que je veux son Piquet-Chassé parce que je joue au trictrac avec lui, je me suis permise une chambre à l’Hôtel pour ne pas laisser mon petit frère seul. Ma preuve de bonne civilité pour accueillir ma future belle-sœur, la gracieuse Georgette. Comment as-tu fait pour dénicher une fiancée à ton oncle Wilfrid et que tu ne sois même pas capable de t’en trouver un pour toi ? Tu seras toujours un mystère insoluble pour moi ! Tu lui cherches une infirmière pour assurer la relève pendant tes absences et tu fais rentrer l’amour dans sa vie.

     

    Tu es ton propre malheur par entêtement. Bon, je démissionne. Je ne peux plus te guider. Il faut que j’en arrive à accepter l’évidence : ma fille restera une vielle-fille par sa très grande faute, trois fois plutôt qu’une !
    ***

     

     

    De : Charlotte

    Envoyé : 2009-09-07
    À : Lumina


    Island Blues ! Je coule…
    Lulu ! Tu m’as abandonnée ou quoi ? J’sais plus quoi penser ? Tu ne réponds pas à mes appels depuis deux jours ! T’ai-je fait de la peine sans le vouloir ? Je suis au désespoir plus bas que jamais. Arrête de me bouder. Je te jure que je m’améliorais. Je ne prenais même plus de photos de lui, mais après la lecture de la Gazette et les nouvelles à la télé, j’ai craqué…

     

    J’ai voulu courir sauver mon voisin. Tu ne me répondais pas. J’y suis allée avant que l’assassin ne le tue pour de bon. Arrivée à bout de souffle et les nerfs dans le tapis, devant sa porte, j’ai frappé avec disons, assez de vigueur. Et là, il était devant moi. Sans réfléchir, tremblante, je lui ai lancé : Votre femme veut votre mort ! Il était trop tard, c’est à ce moment que j’ai aperçu les deux traîtresses. Madame Castagnettes et Jane Hairmaniaque ! Pan ! En pleine gueule. K.O, les yeux ouverts sur la vérité. Muette, stupéfiée !

     

    Lui, il m’a souri en disant : Ma femme ? Quelle femme ? J’ai dit, la vôtre ! Madame Lavande. Non, je ne sais pas son nom. Je sais juste son parfum. Je n’ai pas de femme qu’il a dit en riant aux éclats. Moi je suis devenue rouge de colère. J’entendais la musique de transes et d’extases de Maharaja, cœur de Lion ou la route des Gitans. Je ne sais plus. Mon amour tournait comme une tempête dans ma tête. Il voulait que je vienne partager avec eux le «succulent festin» préparé par la vamp Der Prout qui s’épivardait comme une veuve joyeuse.

     

    Entrez, entrez ! Madame Hermina se fera une joie de vous faire goûter les délices qu’elle m’a généreusement préparés pour me réconforter. Au menu : salmorejo, la Zarzuela et olleta. La gentille demoiselle Jane, nous offre le magnum d’Hermanos Lurton. Allez, je vous invite !
    Dans son dos, la vamp Der Prout me chassait avec des yeux de fusils. QUELLE MUFLERIE ! Je tremblais des yeux à la tête. J’ai murmuré : Désolée, mon Gaspard est tout seul.

     

    Je suis repartie en grande vitesse avant d’éclater en sanglots devant mon celui qui n’est qu’un play-boy qui se vautre dans la luxure. Tu aurais dû voir le bustier à pigeons de la gardienne ! Elle était dans sa maison à lui avec l’autre jeune tête en l’air qui pourrait être sa fille. C’est bien fini entre lui et moi. Mais ma peine veut pas partir.

     

    Puis, tu n’es plus là toi non plus. Au moins, mon patron Tekila est en congé de maladie. Il a le don de m’énerver avec sa petite voix de grincheux calculatrice intégrée. Si t’es là, on pourrait aller ensemble aux Nounours Farceurs et tu pourras me dire ce qui ne va pas.
    Y’a juste Gaspard qui m’aime ! Pourquoi tu ne me réponds pas ?
    Charlotte.

    ***

     

     

    De : Charlotte
    Envoyé : 2009-09-09
    À : Lumina

     

    Chère Lulu !
    Une autre fois merci d’être venue à mon secours hier. C’est ma faute, je n’avais pas lu ton courriel qui m’annonçait le décès de la grand-mère d’Hubert. Pauvre femme ! 102 ans et mourir seule, oubliée sous le soleil dans sa chaise roulante. Quel triste sort, retrouvée au matin par une équipe de contractuelle chargée d’entretenir la pelouse de son CHSLD Le Voilier La Santé. Pardonne-moi mon étourderie. Je suis tellement désolée de ne pas vous avoir accompagné à Rivière-Aux- Renards pour les obsèques de mémé Latendresse. J’en ai les larmes aux yeux.


    Je ne saurais jamais me faire pardonner ma folie passagère. Tu as quand même accepté de venir dîner une autre fois avec moi Aux Nounours Farceurs malgré tout. Que serais-je sans toi ? C’est génial de m’avoir remis un pot de mille comprimés de Millepertuis pour combattre l’abattement et les sautes d’humeur. J’ai pris cinq comprimés hier avant d’aller dormir comme tu m’as dit. Promis, je vais les prendre pour un mois au moins.


    Ce matin, j’ai écouté « La vie en rose ». Ça m’a remuée tous les sens et je crois que je vais oser encore une autre tentative. J’y pense fortement depuis que monsieur Tugdual «c’est son nom » est monté chez moi pour me demander s’il pouvait m’aider après ma fuite de chez lui. J’étais en larmes encore. Idiote, j’ai répondu que c’était mes allergies comme tu le sais déjà.


    Je dois rester calme et me divertir pour reprendre le contrôle de ma vie. Tu as raison. Comme tu verras le jeu du hasard joue pour moi. Ce matin comme tous les autres matins, j’ai ramassé mon capuccino au Café Arthé avant d’entrer au travail. Que vis-je? Hercule le proprio, punaisant une affiche sur le babillard. La voyante avait raison. La balance de la chance était là devant moi sur l’affiche.
    « Avis de recherche. Troupe de théâtre amateur « ARTOC » Comédiens de passe-temps demandés/ées. Metteur en scène : M. Alain Gallopin recherche des comédiens en herbe pour jouer la pièce : Un destin nommé désir.

     

    L’intrigue : Irma, une adolescente de quinze ans a un père absent. Sa mère, Mina milite pour la défense des droits des victimes. Elle est très occupée à défendre la cause des malheurs. Irma se sent seule, mais elle a du chien et déploie toute son imagination pour séduire l’amour.
    J’ai tout écrit les informations et j’ai déjà mis mon nom sur la liste des soupirants aux auditions prochaines.


    Ce soir j’écrirai à Tonton que je veux ma liberté un peu pour apprendre la comédie. Je sais que madame Georgette veille sur lui, donc je peux avoir une vie meilleure. Je veux être la mère et jouer le rôle qui me ressemble. Ce sera plus facile pour moi. La petite fille Irma, c’est un personnage secondaire. Je veux être moi-même.


    Je crois que Tonton sera d’accord. Il va un peu mieux depuis que son infirmière le visite tous les jours. Elle fait des miracles et son caractère s’améliore. Je sens qu’il veut son indépendance. C’est le bon signe. Le moins bon, je le soupçonne de laisser Gaspard au vagabondage durant la journée. Ce chien me demande la porte de plus en plus, il me gratte le bois avec ses pattes et jamais il ne faisait cela avant. Je n’aime pas ça du tout. Gaspard est un beau mâle et on pourrait me le voler lui aussi.
    Si je suis choisie pour jouer cette comédie, je risque de rencontrer un autre homme pareil qui m’aime.

    ***


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  • Horreur, malheur ! Les envahisseurs vont faire leur entrée. Moustiques tic tic, je vais bientôt être piquée. Il va falloir faire brûler les bougies à la citronnelle, vitres grand ouvertes. J’aurais bien mis des géranium à mon balcon, mais je n’ai pas de balcon. Quand je suis dans un wagon de métro, le moindre misérable moustique me détecte et, même s’il n’est pas dans le même wagon que le mien, il remontera toute la rame pour venir me trouver. Pas question d’être pieds nus dans des sandales ni jambes à l’air, je ne peux tout de même pas mettre un scaphandre.


    Moustique tic tic, c’était un jeu de l’Ours Castor avec son petit-fils, auquel j’ai quelquefois participé. C’est amusant, on se chatouille, on rigole à gorge déployée, en criant Moustique tic tic ! Petit Jean est grand maintenant, il ne trouve plus cela marrant. Mais ces moustiques étaient imaginaires et très sympathiques, tic tic !


    J’aime bien les animaux, les lions qui sont très câlins, vu de loin, ou bien les escargots très rigolos, les ours débonnaires, les chats et les renards malins, les lapins, les castors (oups, oui, heu, les castors qui me fascinent mais que je n’ai jamais vus et pourtant je veux parler d’eux …). Même les araignées je veux bien tolérer. Leur vue me fait frissonner mais si je les vois sur mon territoire, je les remets dehors en les coinçant dans un bocal.


    Les araignées ne m’ont jamais piquée (ou plutôt mordue !*), j’ai eu de la chance jusqu’à présent car, même par chez nous, on peut avoir droit à l’empreinte de leurs crochets avec une grosse cloque rouge autour. Ce doit être quand on leur a fait mal, car elles ne mangent pas d’humains quand elles ont faim, elles s’en prennent aux mouches, et aux moustiques tic tic. Un jour à la campagne, j’avais pris une douche et m’étais enveloppée dans un des peignoirs suspendus. Je me tenais devant la glace et mon regard fut soudain attiré par un trait noir qui dépassait dans le décolleté en V. J’allais y mettre la main, mais d’autres traits noirs ont émergé, puis une grosse araignée dans son entier. Ma Doué, quel cri j’ai poussé ! J’ai jeté le peignoir par terre avec l’araignée dessus. Une intervention extérieure très moqueuse a mis de l’ordre dans cette histoire. J’étais tellement terrorisée que je ne sais plus si l’araignée a été sauvée, ou si on l’a tuée. Pardon, Madame Araignée, qui ne m’aviez rien fait ! Vous étiez réfugiée dans le peignoir, vous vous êtes retrouvée coincée, vous vous êtes promenée sur ma peau mais vous ne m’avez pas piquée. Vous êtes juste sortie gentiment comme vous pouviez … Donc j’aime les animaux avec des préférences et des attirances mais pour les moustiques je suis sans pitié, je les tue !


    Quand je dors auprès de mon Ours Castor, des fois rode un moustique. Que croyez-vous qu’il se passe ? Le moustique me pique, l’Ours Castor n’a jamais rien. Il ne me croit pas durant la nuit, mais au matin il voit bien. Le plus fort, c’est que ces saloperies qui piquent après descentes en piquet sont des garces de femelles, les mâles ne piquent pas ! Alors là, pas de solidarité féminine entre elles et moi. Mais je vais parer à cela : un petit appareil électrique tic tic fera régner l’ordre chez moi, ha ha !


    Lenaïg

     

    Le 16 mai 2008

    Je dédie cette historiette à la jeune fille Edith et à sa Maman Marité, deux amies de Toulouse. Bonjour là-bas !

    Re-note ! * Les araignées ne piquent pas, elles mordent ! Je dois cette correction à la lecture de Marc Varin !


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