• Animaux familiers sur ... canapé !


     Les occupants du canapé 1 (1992)Les occupants du canapé 2


    Marie-Louve et Di riront bien, si elles viennent contempler cette page.
    En québécois, un canapé se ... mange !
    Nous, nous mangeons les petits canapés et nous nous reposons sur les grands ...
    Donc, lire : canapé, ou sofa, ha ha !




    Animaux familiers en extérieur


    La Creuse 2 - L'heure de la siesteToto au jardin





    Rencontre avec Capucine et mon Toto à son poste d'observation



    L'homme au raton laveur editedLapin Toto à son poste d'observation






    Un nageur mystérieux en approche ...


    Mystère en Angleterre 1 : un petit point sur l'eau


    Mystère en Angleterre 2 : la naïade sort de l'eau

     


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    C’est la fin du monde en Birmanie, le typhon a tout dévasté, tué 15 000 humains, fait 50 000 disparus ; les autres animaux, les végétaux, bref tout ceux à qui la vie a été ôtée n’ont pas été recensés, sauf par notre équipe d’explorateurs, enfin pas exactement par eux mais par ceux qui les ont envoyés. Néan, Gascarina et Danilo ont été dépêchés là-bas et ils « opèrent » à tour de bras.


    Le récit du petit exploit de Gascarina attendra, aujourd’hui il n’y a plus que cette catastrophe qui compte, Lena et Dodue ne pensent qu’à cela. Elles ont appelé mentalement Cassandra et Lena l’a même engueulée, dans une réaction à chaud.


    « - Pourquoi n’avez-vous pas empêché ça ? Vous avez sûrement dû voir venir la catastrophe, vous qui êtes passés maîtres dans l’effet papillon ? »


    «  - Pauvre Lena, quelle puissance dans ta voix, j’en ai encore mal au crâne tellement tu as crié ! Mais je suis sur place et je pleure devant ce que je vois. D’une part, nous ne sommes pas aussi puissants que tu le crois, d’autre part nous ne devons pas intervenir, je suis obligée de te le redire car, dans ton désespoir, tu l’as oublié ! Je t’explique : si nous intervenions à grande échelle sur votre planète, nous agirions en envahisseurs, en occupants, en oppresseurs, en dictateurs, tout ce que nous ne voulons pas. Pour coopérer avec les dirigeants de la Terre, il faudrait qu’ils soient prêts à nous accepter et cela prendrait du temps ; de plus, les esprits terriens sont trop guerriers et seraient pour nous un grand danger car, si on leur ouvrait la porte sur notre monde, ils s’y engouffreraient avec bagages et ARMES !

    Pour ce qui est de l’effet papillon, oui nous savons en provoquer, mais nous ne voyons pas ceux qui se préparent ! Nos robots nous ont révélé qu’une théorie court chez les humains concernant un réchauffement climatique accéléré provoqué par vos expériences d’apprentis sorciers et se traduisant par une fonte des glaces anormale. Nous ne pouvons pas vous affirmer que c’est vrai, nos scientifiques ont reçu ces données mais j’ignore ce qu’ils seront capables d’en tirer.


    Sachez, Lena et Dodue, que l’équipe sous mes ordres est composée de vingt humains, Néan et moi compris, cinq robots comme Danilo et cinq animaux, pour utiliser votre terme, dont Gascarina. En tout vingt-cinq techniciens hautement qualifiés et de bonne volonté que j’ai fait rappliquer ici, choix crucial mais il fallait en faire un !

    Moi dans votre monde je serais appelée un « ingénieur », mais mon domaine est uniquement le mental, les neurones, les synapses et autres connexions que vous ne soupçonnez pas ! Je fais appliquer un plan d’urgence, j’ai carte blanche : pas de directive particulière à aucun de mes équipiers, chacun œuvre en son âme et conscience pour soulager les souffrances et redonner confiance aux grands et petits Birmans. Tout geste, toute action qui soulage sont importants.


    Gascarina par exemple s’est matérialisée, elle est en train de jouer avec un bambin birman que les adultes ne surveillent pas en ce moment, écrasés par le désastre ; c’est tant mieux, il n’y a que le bambin qui la voit, et qu’est-ce qu’il rigole à essayer de lui attraper sa queue rayée, elle le laisse faire volontiers, ça y est, il lui grimpe sur le dos et elle lui fait faire un petit tour, excusez-moi mais il rit si fort que j’en rigole aussi ! C’est un souvenir qui lui restera et, s’il le raconte, personne ne le croira, mais lui il saura ! »


    « - Et nous ? Que pouvons-nous faire d’ici ?  soupire Lena. « Les dictateurs birmans ont accepté l‘aide humanitaire internationale enfin ! On ne va pas tarder à être sollicités pour donner encore des sous, comme après chaque catastrophe et bien des pauvres et modestes vont s’émouvoir et en donner, car ils savent ce que c’est que la gène et la misère. »


    «  - Les cyniques se diront : qu’ils en donnent, chez eux cela ne fera pas beaucoup de différence ! Tu t’es laissé faire bien des fois, hein, Lena ? » râle Dodue.


    «  - Donner des sous ou pas, je ne suis pas compétente, Lena, Jésus Christ, que nous connaissons aussi, le disait bien : « mon royaume n’est pas de ce monde », soulignant, entre autres messages, qu’il ne voulait pas faire de politique et « il faut rendre à César ce qui est à César », en parlant de l’argent (si je ne confonds pas avec quelqu’un d’autre qui aurait dit cela), voulant dire pour moi que les sesterces, l’argent ne l’intéressaient pas car sa mission et celle de ses apôtres était « ailleurs ». Vous pouvez faire beaucoup, Lena, mais vous ne le savez pas, par la voix mentale. Vous ne vous êtes pas rendue compte mais c’est VOUS qui m’avez appelée, alors que d’habitude les messages ne passaient encore que dans un seul sens, de nous à vous !

    Lena et Dodue en restent baba. « Je ne sais pas si je saurais le refaire », dit pensivement Lena, « à la limite, Cassandra, il aurait mieux valu que vous ne me le souligniez pas, car maintenant je suis « self-conscious » comme disent les anglo-saxons et je vais angoisser la prochaine fois que j’essaierai.


    « - Allez, trop sensible Lena, ne te biles pas ! Ah, il va falloir t’entraîner, tu as bien réussi à t’habituer à la cinquième vitesse dans ta petite voiture, rappelle-toi, au début tu avais peur de la passer et ensuite de rétrograder, tu avais des gestes beaucoup trop brusques et tu faisais grincer ta boîte. Tout allait bien quand tu ne réfléchissais pas, le passage de vitesses se faisait en douceur.

    Ce sera un peu pareil pour la pratique de la communication mentale, il faudra des exercices, des gammes, comme pour la dactylo, le piano, le vélo,tout ça ! Un conseil : ménage tes efforts cependant, ton cerveau n’est pas prêt pour des opérations de grande envergure !

    Tiens, je vais te parler en paraboles, comme le bonhomme Jésus, comme tu le nommes en ton for intérieur … »


    «  - Il a bien existé ? » s’écrie Lena, en interrompant Cassandra sans s’en rendre compte.


    «  - Je pense que oui, je n’étais pas non plus là pour le voir ! Je sais que tu le perçois comme un homme extraordinaire, dont le message rayonne toujours plus de deux mille ans après et que tu t’interroges sans fin sur sa nature divine, en pestant sur ce que les religieux par la suite en ont fait. Son message essentiel est : l’amour, ni plus ni moins. C’était révolutionnaire à l’époque. Depuis le message a été accommodé à toutes les sauces mais certains religieux se sont montrés dignes de lui, l’un d’entre eux vous a quitté il y a peu, l’Abbé Pierre. Et Sœur Emmanuelle, elle est encore là !


    Et le Président Mitterrand, qui était ce qu’il était (je lis tes pensées), qu’a-t-il dit, au soir de sa vie ? Je crois aux forces de l’esprit …


    Je te donne ainsi des pistes et des indices, pour parler comme Néan (lui, actuellement, il sue sang et eau avec les hommes birmans et redouble d’ingéniosité pour construire des cabanes avec tous les matériaux disponibles, passant d’une tête à une autre, tout à son affaire, car c’est un bricoleur hors pair !).

    Donc, je tente une parabole qui va te paraître une banalité : la nature a horreur du vide, et je te rajoute ce que Néan t’a déjà lancé : l’union fait la force.


    Tout est ou peut être joint, Lena, les moindres particules de matière vivantes ou inertes entre elles.

    Imagine de ferventes prières dans les monastères, des volontés de non croyants, tout cela convergeant vers un même but, des réactions en chaînes se propageant pour faire jaillir la lumière et déplacer des montagnes, même une volonté individuelle poussée au maximum peut atteindre un but positif, mais il faut être prudent car une volonté mauvaise peut faire beaucoup de dégâts si elle ne rencontre pas d’obstacles. »


    «  - Zzzz fiou zzzz aheum ! Chef, je peux ? C’est moi Danilo ! » intervient le robot, en se nommant heureusement car la voix de Michel Roux, Lena et Dodue n’y sont pas encore habituées !


    «  - Bien sûr, Danilo ! Tu as capté « volonté mauvaise », hein ? C’est ta spécialité, en dehors de ton travail d’informaticien, de traquer les mauvaises volontés et de les mettre au pas ! Ne reste pas, retourne empêcher les pillards, les voleurs de s’adonner à leur sale besogne, comme cela arrive à chaque catastrophe. Tu reviendras, Lena et Dodue apprendront à te connaître mieux ; je ne sais pas si elles sont prêtes à accepter que tu es un esprit libre et un vrai être vivant, tout « nordinateur » que tu es ! »


    «  - Ben, si ! » réagit Dodue, « Lena m’a créée, enfin c’est-ce qu’on croit toutes les deux, je suis une fée mais j’EXISTE ! »


    «  - Bien joué, Dodue, lol ! Je n’ai pas le temps de me téléporter mais prenons-nous la main toutes les trois en pensée et formulons un vœu secret, ce sera un début ! »

    Communication coupée !


    A suivre

     

    Lenaïg


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    Roman jeu multiplume par courriels.
    ***


    Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
    Une ville imaginaire : Santa Patata.
    Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
    ***

     

    Toujours grâce à notre hacker anonyme, nous poursuivons notre retour en arrière, un court voyage dans le temps, fin juin, et retrouvons :

     

     

    Au troisième étage, l'Oncle de Charlotte, Wilfrid

    Auteur : Mona.

     

    De Wilfrid2chezhotmail.com
    à Homère Dalorschezouksai.com
    Le 28 Juin 18h

    Homère,

    en lisant ta réponse, je me suis senti si mal que j’ai eu à peine le temps de me traîner jusqu’à la porte avant de m’écrouler sur le palier. Les aboiements du labrador, utile pour une fois, ont attiré l’attention d’un certain Tugdual chépaqui, une espèce d’armoire à glace qui m’a ranimé et appelé les pompiers. Un malaise vagal, moi! Comme une fillette, quelle honte!

     

    Tu vois, je deviens honnête car j’aurais pu une fois de plus prétendre avoir une crise cardiaque pour me faire dorloter à l’hôpital où, vu mon caractère, non violent je dois te le rappeler mais seulement un peu FORT, personne n’ose me réveiller la nuit. Le hic c’est qu’ils me virent le plus vite possible aussi pour la même raison. En plus il peuvent pas s’empêcher de te faire des piquouses et je les kiffe pas ça non!

     

    Alors ta femme t’a quitté, bien fait pour ta pomme! Moi j’ai rencontré une infirmière, waouh! J’ai glissé ma main sous sa jupe, et elle avait un slip en dentelle très ajouré; j’ai reçu une grosse baffe, puis elle a regretté son geste et m’a quasiment violé. Faut dire qu’elle était vierge malgré ses cinquante neuf balais et je l’avais émoustillée. 120 kilos, un peu de moustache, la Georgette, mais un tempérament de feu que j’ai révélé. Hé hé. Je viens de recevoir sa visite en l’absence de Charlotte qui travaille. On a enfermé Gaspard dans la cuisine et hop là, je te dis pas la fiesta! Un édredon moelleux à souhait cette femme , pas ces os pointus qui nous rentrent dans le lard… Qu’est-ce qu’on a pu rater avec toutes ces taupes modèle frigides, intéressées surtout par la frime et le fric. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et je rattrape le temps perdu.

     

    Passons. Tu n’auras plus un sou de moi. Je dépenserai avec allégresse la moitié de ma fortune et l’autre ira à ma nièce Charlotte qui commence à bien s’arranger et n’est pas si bête finalement. Tu m’as vraiment déçu, Homère. Tu m’avais confié ta souffrance à l’école quand ta mère s’est mariée à un mec pourtant sympa, Arsène Dalors. Ton père, un salaud irresponsable s’était tiré à ta naissance. Finalement il n’a peut être pas eu tort! Elle a laissé Arsène t’adopter sans réaliser l’horreur de devoir porter ce nom ridicule. Les moqueries! Tu en avais tant bavé, que tu t’étais endurci et étais prêt à tout pour réussir, y compris blesser les mauvais payeurs, les traîtres et les tricheurs. Tuer non, mais faire mal te soulageait.

     

    Mais tu as été bien con de donner ton argent à la recherche médicale! Tu aurais du t’appeler Simpson! BEOTIEN! Tu as eu l’andropause ravageuse, un désastre! Moi quand je donne, c’est pour récupérer plus. J’aide des artistes de talent, capables de reproduire des oeuvres d’art très cotées et de tromper les meilleurs experts! Je ne dis pas qu’ils le font, remarque bien.

     

    Ne compte pas sur moi pour te tuer si tu viens ici, je refuserai de te voir. Suicide toi tout seul. M’en fous.
    Adieu.

     

     

    De wilfrid2chezhotmail.com

    le 28 juin 20H
    à sa soeur.

     

    Coucou frangine!

    Ta fille reprend du poil de la bête! Elle commence à plus ressembler à une femme qu’à une souris déjà. Je la trompe encore facilement parce qu’étant franche, elle a tendance à croire que les autres le sont aussi. Mais elle a un de ces sourires!
    J’ai rencontré Georgette, une infirmière balaise mais du tonnerre de Zeus, quel tempérament! L’amour de ma vie je crois, le premier!


    Je te vois déjà te poser des questions sur l’héritage, vieille rapace! Ta fille aura bien la moitié de mon immense fortune mais à condition de le dépenser pour elle et ses éventuels enfants. J’ai des doutes car elle n’est pas loin de la date de péremption, mais peut en adopter. Aucun homme ne pourra abuser de son grand coeur et la dépouiller. Si les enfants virent mal, ils n’auront rien non plus (j’ai mis des clauses dans mon testament à cet effet).

     

    J’aurais jamais cru que tu pouvais avoir une fille comme elle, hyper anxieuse mais si gentille, toi la grippe- sous égoïste et autoritaire, comme moi. Des fois qu’il y ait vraiment un enfer, on aura mis un peu de chances de notre côté grâce à elle. Voilà que je deviens sentimental et j’ai laissé échapper ma première larme depuis mon enfance! Ah les femmes! Qu’est-ce qu’on deviendrait sans elles!

     

    Quand Charlotte me croit au théâtre je roule sur mon fauteuil électrique qui me vaut tous les égards, toutes les priorités (j’en abuse) Je me gare où je veux et je prends l’ascenseur pour le septième ciel, chez Georgette qui me fait des petits plats légers mais délicieux car on veut maigrir et vivre le plus longtemps possible et vous emmerder! Elle ne me demande rien, elle, sauf de l’aimer, oui de l’aimer. J’y arrive, c’est nouveau, ça rend léger, aérien! Quel bonheur ça va être de partager ma demi fortune, dont elle ignore tout avec elle, mon aimée, ma dulcinée mon oursonne douillette, ma couette duveteuse!

    ***

     

     

    Au troisième étage, notre Charlotte

    Auteur : Marie-Louve.

     

     

    De : Juliette (des3maisonchezhotmail.fr)

    Envoyé : 30 juin 2009 06:02:34
    À : Charlotte (des3maisonchezhotmail.fr i


    CHARLOTTE! C’EST TA MÈRE!
    Tu dois te douter du pourquoi du si tôt ce matin ? Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit à cause de ta jalousie malsaine et de tes caprices inutiles envers ta meilleure amie Émilie, la fille du juge Sanregret.

     

    Hier, ta tante Albertine est venue en personne au Centre Les Jardins D’Antan pour me remettre nos invitations à la cérémonie des mains sur le tapis rouge. Je n’ai pas eu le courage de lui répéter tes âneries d’enfant gâté.

     

    Avec tes manières déplaisantes pour me contrarier, il m’a fallu reprendre mes médicaments pour mes nerfs. On dirait que tu ne m’aimes pas, tu fais toujours à ta tête. Tu vois le résultat, 48 ans et pas encore mariée ! Une disgrâce pour ta mère. Depuis plus de trente ans que je te prépare un magnifique coffre en cèdre pour te garnir le trousseau parfait de la mariée. Il est plein à déborder de dentelles, de coutelleries coûteuses et de porcelaine de Limoges qui finira limogé dans les greniers des brocantes de Sainte Frigide-Sur-Mer. Encore pire, tu m’obligeras à mentir pour expliquer à Madame l’épouse du juge que tu ne pouvais féliciter sa charmante enfant, la belle Émilie parce que tu devais représenter ton patron à l’Assemblée annuelle de Bank of America aux USA. As-tu réfléchis dans quelle galère je dois ramer pour toi ? Je rougirai de honte au secret du confessionnal auquel je devrai me soumettre après ce forfait. Imagine que je meurs avant de me rendre à l’église.

     

    Je ne sais pas comment mon petit frère Wilfrid peut endurer ton mauvais caractère ! Je le plains. C’est sûrement pour cette raison qu’il m’a fait savoir qu’il viendra sous peu se reposer à l’Hôtel Étoile-Frigide-Sur-Mer. Il a réservé la suite présidentielle. D’ailleurs, lundi dernier, Monsieur Dubord me l’a confirmé, quand je me suis présentée au bar pour l’heure de l’apéritif. Au moins, j’ai un frère qui pense à moi. Quant à toi ma fille, laisse-moi le temps d’oublier cet affront. Ne m’écris pas, ne me réponds pas. Je ne te répondrai pas. Tu entends ! Ta mère a de la peine. Pas de bisous pour toi. N’insiste pas. J’ai dit non, tu entends ! N’oublie pas de mettre tes bas de laine, le temps se refroidi. Ta mère.

     

     

    De : Lumina40chezhotmail.com
    Envoyé : 02 juillet 2009 15:33:01
    À : Charlotte


    Charlotte, calme-toi! Merci pour la courte vidéo captée à la sortie de l’immeuble de ton armoire à glace. Il est costaud, mais je ne le vois que de dos. Le moins qu’on puisse dire, il marche au pas militaire ! Méfie-toi. Ceux-là ne sont pas de tendres agneaux selon moi.


    J’oubliais. Tu transmettras mes vœux de prompt rétablissement à ton oncle. Enfin, pas si prompts que ça. Malheureusement, c’est ton super Templar qui est venu le sauver. Désolée. C’était plus fort que moi. Fallait que je te l’avoue.
    Pour ton bien, joue l’indifférence avec ce Zorro. Je t’ai dit de faire comme si tu ne le voyais pas. A ce rythme, tu vas lui filer les jetons. Je ne te reconnais plus. La bonne nouvelle, c’est qu’enfin tu vas oser montrer ta beauté que tu cachais sans que je ne sache pourquoi d’ailleurs. On aurait dit que tu faisais exprès pour te dissimuler dans les couleurs des murs coquille d’œuf.


    Demain, je ne peux pas venir chez toi. Les jumelles viennent souper à la maison avec nous. Hubert est revenu de la chasse aux canards et nous a rapporté six beaux gros huards dodus. C’est lui qui nous les apprêtera aux petits oignons et à l’orange. Tu le connais, il adore faire la cuisine. J’aime moins les dégâts qu’il répand tout autour. Mais enfin, rien n’est parfait! Sauf, il faut admette, il a ses bons côtés, du lit, on s’entend.  Si cela te chante, tu sais que tu es toujours bienvenue à notre table.
    Je tiens à te mettre en garde! Ton coup de foudre pour ce « Simon Templar » copier-coller, tu ne trouves pas que c’est un peu désuet ce modèle? Il est justement de l’époque de ta mère. Un modèle comme ça devrait te suffire, non ? Il doit même être en poudre ou en poussière de la mort inévitable de son siècle. Si tu m’avais dit, Tom Cruise ou Brad Pitt, je comprendrais, mais Templar, il a une moustache ou quoi?


    Le meilleur conseil que je puisse te donner est le suivant : si un soir après ton travail chez Tequila comptable, et que tonton le malade sort prendre l’air par hasard, descends à l’étage du voisin sous toi. Vérifie discrètement, hume autour du paillasson de sa porte. Tu détectes des odeurs de parfum de femmes? Si c’est le cas, oublie-le. Déchire les copies de rêves sur tes murs. Il est inutile de bâtir des châteaux en Espagne. Ces Espagnols faut pas se fier. Ils ne tiennent pas debout et toi tu seras renversée par le chagrin d’amour qui dure toute une vie. La preuve: comment a fini la Carmen de Bizet ?
    Ne fais pas ca. Quand j’ai rencontré Hubert, je l’ai laissé me courir sur des kilomètres de temps et d’indifférence pour le mettre à l’épreuve de mon endurance. Il a tenu le coup, j’ai dit : « C’est le bon. Il me suivra! » Cela fait 26 ans qu’il fait comme je dis. Il faut toujours tester avant de se vendre corps et âme au premier venu. C’est scientifiquement prouvé.


    Les jumelles te font dire merci pour leurs cadeaux d’anniversaire. Elles ont apprécié les coussins gonflables de Mickey Mouse et Minnie qui leur servent d’appuie-tête dans la baignoire. Je te laisse. Hubert attend mon aide. Nous plumons les canards ensemble.

    Ta Lulumimi,

    Bisous

    ***

     

     

    Au troisième étage aussi, le voisin de Charlotte, Tugdual Kerloch

    Auteur : Lenaïg

     

    De : Tugdual Kerloch (t.kerlochchezhotdog.com)
    Envoyé : 06/07/09 14:20:15
    A : Bérangère (berangere.labornezchezpamplemousse.fr)
    Sujet : la lavande ...


    Dis donc, Béren, Maman n’y est pas allée de main morte avec sa lavande, cette fois ! Des p’tits sacs, tu parles ... Chaque année, ils sont de plus en plus gros. Quand j’ai ouvert la volumineuse enveloppe matelassée que j’ai reçue d’elle en fin de matinée, dans mon entrée, toutes les fleurs se sont échappées d’un des sacs dénoué ... Il y en avait plein le paillasson.


    Madame Taratatapian la femme de ménage arrivait à ce moment-là et elle les a aspirées illico presto, enfin pas directement, elle a empoigné l’aspirateur ! Et elle a disposé les sacs de senteur aux quatre coins de mes placards. Du coup, pour sentir la lavande, ça sent la lavande ! Je devais même en être parfumé car mon client a daigné sourire quand il est arrivé de son travail chez lui où je l’attendais.
    “Seriez-vous coquet ?” m’a-t-il demandé. J’ai haussé les épaules et juste répondu : “Ah, la lavande, j’aime bien ...”


    Il voulait que je savoure une mousse avec lui mais vous me connaissez, jamais en service ! J’ai accepté un Splotch bien frais. Ensuite, j’ai procédé aux vérifications d’usage et aux opérations nécessaires à sa protection. Il est tendu en ce moment : il a de plus en plus à l’esprit une certaine échéance, qui approche.


    Oh, une chose surprenante : Madame Taratatapian, entendant du bruit juste derrière ma porte d’entrée a regardé dans l’oeilleton et a aperçu ma charmante voisine du dessus à quatre pattes sur mon paillasson. Elle m’en a averti, mais quand je suis venu ouvrir ma porte, pfuit ! l’oiseau s’était déjà envolé ... Elle a dû retrouver ce qu’elle avait perdu, une boucle d’oreille, un verre de contact, que sais-je ... Dommage, héhé !

    Allez, fiche-toi de moi, bises quand même
    Tugdual

    ***

     

     

    De : Bérangère Labornez (berangere.labornezchezpamplemousse.fr)
    Envoyé : 06/07/09 16:00:58
    A : Tugdual(t.kerlochchezhotdog.com)
    Sujet : TR la lavande ...


    Hé hé, oui ! Tout malabar que t’es, tu aimes bien humer les différents parfums des roses dans notre jardin. Là, ce n’était que de la lavande, pas du patchouli !


    Alors, comme ça, ta jolie voisine squattait ton paillasson ? C’est bon pour toi, mon vieux, te dirait Gildas. Allez, j’arrête de rire, des fois que tu te vexes


    Ici, Gildas a dit que le blé sera mûr à point, il est content. Blanchette va avoir son veau très bientôt, le véto est passé. Moi, le petit, j’en ai encore pour un moment à le porter ... Fille ou garçon, on n’a pas voulu savoir, mais il commence à bouger ! Nous lui parlons tous les deux.


    Au fait, tu as passé un petit coup de fil à Maman pour lui dire merci ?
    Bizzz
    Béran

    ***


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  • Et aussi : Mille milliards de mille sabords ! Tonnerre de Brest !

    Ces fameux jurons du Capitaine Haddock n'ont laissé personne indifférent, contribuant au succès des albums de Tintin, tout comme le chien Milou, que l'éternel jeune reporter emmenait partout, le petit veinard ! Même jusqu'en Ecosse, faisant fi de la quarantaine imposée à l'époque aux animaux entrant au Royaume-Uni. C'est qu'on n'est pas îlien pour rien, on a une mentalité particulière quand on est né et qu'on réside sur une île : méfiance et distance envers le continent, crainte des invasions, aussi bien humaines que de canidés enragés ou de lapins zélés reproducteurs … ah ouais ? Mais d'où nous est venue la vache folle ? Et une alerte de porc à la dioxine très récemment ? Cette dernière venait d'Irlande, je crois. Mais je les aime bien quand même, ces Anglo-saxons et ces Celtes d'outre-Manche et de toute façon, il faut faire attention à ce qu'on met dans nos assiettes, mais ne pas trop réfléchir non plus, sinon on n'aurait plus qu'à repartir chasser, pêcher du poisson, cultiver nos propres légumes, élever nos propres poules, activités très prenantes difficiles à réaliser quand on est en ville …


    Ce Milou, tiens, l'ami Chveïk (Slévich), dans son étourdissante pièce de théâtre "Hot Dog & Kick Kat – Saynète Versifiée" ne l'a pas fait apparaître … Il est attachant, ce chien de Tintin qui parle dans les histoires, il a ses propres bulles ! L'originalité d'Hergé à ce sujet, c'est que ni Tintin ni les autres personnages ne l'entendent mais nous, lecteurs, si ! C'est nous qui nous trouvons projetés dans la quatrième dimension et partageons le secret de Milou. Quel bel os à ronger !


    A moi d'en prendre de la graine pour donner une suite aux aventures de mon Chien Incertain. Je voudrais que Zigue, maintenant qu'il est entré en contact avec le Chat d'en face, parvienne à faire comprendre à son maître qu'il n'est pas seulement instinctif et affectueux, qu'il est également doté de conscience et d'une pensée évolutive … Je serai taxée d'anthropomorphisme ? Pas dans la fiction, quand même ! Zigue n'est que le frère de Milou, Gai Luron, Rantanplan, Idéfix, de tous ceux que Chveïk a ou n'a pas cités. Une chose est déjà sûre, Zigue ne s'exprimera pas en alexandrins classiques, car c'est moi son deus ex machina et je ne suis pas calée en tragédie antique ni en poésie du genre rigoureux et impitoyable du sonnet (j'entends encore claquer le fouet virtuel des corrections de rimes incomplètes ou mal croisées et je sais qu'il me reste à en rectifier un rétif sur l'une de mes pages !). Si je commets un nouvel épisode des pensées du Chien Zigue, ce sera en somme la revanche de Milou !

    Rien que ça, comme on dit en français parlé ? J'ai du boulot …


    Et le Tonnerre de Brest ? Il n'a rien à voir avec la foudre ni les éclairs. Non, le bagne de Brest se situait sur la rive droite de la Penfeld, en plein quartier de Recouvrance, non loin du pont du même nom. Il arrivait que des prisonniers s'en évadassent (oh, pas beau l'imparfait du subjonctif, on va garder le présent : s'en évadent !). On faisait alors donner le canon pour prévenir la population que ces individus dangereux vadrouillaient dans la région. Ce canon, qui faisait trembler les braves gens, était baptisé Le Tonnerre de Brest.


    Adoncques, "Anachorète !" "Anacoluthe ! " figurent en bonne place dans le riche répertoire de jurons du Capitaine.

    L'anachorète, j'avais une vague idée de ce que c'était. Si on veut le rencontrer sur le site, il faut aller lire Chveïk, il y est ! J'imaginais un ermite, un humain vraiment isolé de tout et de tout le monde. C'est cela, en y ajoutant une dimension religieuse. L'opposé, m'ont soufflé les hommes de ma famille autour de la table dominicale, c'est le … "xénobite", heu le … "zénobite" ! Ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord. Le "dico" a tranché : le cénobite ! Lui aussi est un religieux, qui met un point d'honneur à vivre en communauté, mais une communauté de religieux comme lui. Est-ce que ces deux sortes d'"énergumènes" se livrent au prosélytisme ?

    Comme les chrétiens mormons, que dans ma jeunesse je voyais sillonner les villes deux par deux à bicyclette en costume foncé et cravate, comme les Témoins de Jéhovah ? Comme l'effrayante pieuvre de Ron Hubbard, la Scientologie. Comme Opus Dei ? Eux aussi sont suspects et semblent se comporter comme une secte, tout en restant intégrés à l'Eglise catholique …


    Je pose la question : l'Abbé Pierre, Sœur Emmanuelle, le prêtre Guy Gilbert (que j'ai croisé dans mon quartier autrefois), le jeune "trader" boursier devenu moine peuvent-ils se ranger dans la catégorie des cénobites ? Là, Dominique pourrait nous éclairer …


    Quant aux anachorètes, je n'en connais pas de célèbres. Jean Baptiste, qui se retirait dans le désert, vêtu exclusivement de peau de chameau et ne se nourrissant que de sauterelles, pour prier, pour être plus près de Dieu, se tenant sur un pied comme un échassier peut-il être défini (entre autres caractéristiques) comme un anachorète ? En réfléchissant, je ne crois pas, s'il en avait été un, il n'aurait pas laissé les foules venir autour de lui pour l'entendre prêcher la bonne parole, il n'aurait pas baptisé Jésus et, comble de l'horreur, Salomé ne serait pas tombée amoureuse de lui, d'une passion non partagée, ce qui a valu à Jean Baptiste de finir la tête tranchée, posée en cadeau sur un plateau …


    Que je n'oublie pas l'anacoluthe, surtout ! Là, je viens de découvrir la signification du mot.

    Ce que je pensais être une incorrection, du style de ce qu'on entend quelquefois sur les répondeurs téléphoniques :

    "Etant absents pour cause de voyage de noce, veuillez laisser un message et vos coordonnées",

    n'en est peut-être pas, finalement, d'incorrection !


    Ben oui, quoi, moi sur mes bonnes grosses bases de grammaire simples mais solides, je considère cette phrase comme une erreur, le sujet de la proposition principale n'étant pas le même que celui de la proposition subordonnée !

    Ah ah, pas si simple, puisque ma recherche sur le net m'a mise nez à nez avec ces vers de Baudelaire :

    « Exilé sur le sol au milieu des huées /
    Ses ailes de géant l'empêchent de marcher »

    (Baudelaire, « L'Albatros » dans Les Fleurs du Mal).


    Cette façon de s'exprimer est donc une figure de style, qui dissimule dans son bec des non-dits et des sous-entendus, que les lecteurs, ou les auditeurs sont supposés trouver tout seuls ! Mais chez Baudelaire, l'albatros, même s'il n'est pas sujet de la proposition principale, est bien présent, ses ailes sont le sujet mais c'est lui que ses ailes "empêchent de marcher" …


    Alors, pour que le message téléphonique que j'ai créé plus haut soit correct et devienne à son tour une figure de style, une anacoluthe, il doit falloir transformer un peu la phrase :

    "Etant absents pour cause de voyage de noce, veuillez nous laisser un message et vos coordonnées, nous nous ferons un plaisir de vous rappeler".


    Peut-être que ce message restera sans suite, d'ailleurs, si le voyage de noce ne s'est pas bien passé et qu'ils n'ont pas envie de rappeler. Peut-être qu'il ne faut pas faire une telle confidence, des fois que des cambrioleurs potentiels soient au bout du fil. Mais je garderai l'idée du voyage de noce car, par association d'idées, ma pensée s'évade et je suis en train de me choisir une île pour aller y rêver, dans les bras de Morphée.


    Note concernant le Tonnerre de Brest :
    Lu dans "Détours en France, Bretagne, spécial Brest" de juin 2009

    "A quoi l'interjection de prédilection du capitaine Haddock dans les aventures de Tintin fait-elle référence ? Aux coups du canon -chargé à blanc- qui annonçaient chaque jour l'ouverture (à 6 heures tapantes) et la fermeture (à 19 heures précises) de l'arsenal. A ne pas associer avec le canon du bagne dont le tir signalait à la population l'évasion d'un forçat.
    Le "tonnerre de Brest" s'est tu à la fin du XIXe siècle. Il ne retentit plus qu'à l'occasion de la Fête nationale."


    Réflexion à la suite de la note !
    Mais ... ce canon de l'arsenal ... devait être le même qui "sonnait" l'alerte pour les prisonniers évadés !
    Le bagne ne devait pas avoir de canon ...


    2 commentaires

  • Quelques jours se sont écoulés.
    « - Sais-tu si nos nouveaux amis en ont encore pour longtemps à explorer notre Terre, Dodue ? » s’inquiète Lena tout en rangeant ses courses.
    «  - J’en ai une idée, Lena ! Néan m’a informé que Cassandra a obtenu une prolongation de séjour, car elle planche sur sujet intéressant et tient à obtenir des conclusions aussi complètes que possible, en positif comme en négatif … J’espère qu’elle nous en touchera un mot quand elle passera. En attendant, ce qu’il y a à retenir, c’est qu’on leur a accordé plusieurs mois ! »
    «  - Super ! On va apprendre des trucs, on va voir à quoi ressemble Néan … »

    Plus tard dans la soirée. Driiing ! Petit coup de sonnette, deuxième coup plus énergique, suivi de plusieurs petits coups rythmés et joyeux …
    «  - On n’attend personne ce soir », réfléchit Lena en allant jeter un regard dans l’œilleton.
    «  - En tous cas, pour sonner comme ça, c’est quelqu’un qui se trompe de porte, ou quelqu’un qui te connaît » conclut la Fée, avant de se fondre dans la tapisserie, par précaution, mais bien décidée à ne pas perdre une miette de la situation, voire même à intervenir.
    Mais à sa grande stupéfaction, Lena n’hésite pas et ouvre sa porte en confiance. Une sorte d’homme des bois, brun, chevelu, barbu, un genre de Sébastien Chabal pas très grand mais tout propre et tout sec, vêtu comme Cassandra, d’une combinaison aux couleurs indéfinissables, s’avance dans l’appartement en demandant qu’on l’excuse d’avoir joué avec la sonnette, que c’était trop tentant.
    «  - Ne vous cachez pas, Miss Dodue, avec moi ça ne marche pas ! »
    «  - Néan ? C’est vous ! »
    «  - Ouais, je n’pensais pas qu’on pourrait se matérialiser auprès de vous, mais not’ Chef a le bras long, on a eu l’autorisation. Je ne suis d’ailleurs pas tout seul, mes deux p’tits camarades sont avec moi ! »

    Dodue s’aperçoit alors que Lena, le dos tourné, comme statufiée, n’a pas refermé sa porte. Puis elle accueille d’un large mouvement de bras deux individus pour le moins surprenants, qui entrent timidement. En tête, un grand lémurien de la taille d’une panthère, à la démarche lente et souple, qui observe attentivement les lieux avant de poser son regard rassuré sur Dodue et sur Lena et de leur faire … un clin d’œil. Derrière lui, un robot, tout ce qu’il y a de robot, mais qu’on peut qualifier d’humanoïde, doté d’un visage, d’un corps et de membres d’un métal étonnamment mouvants.
    «  - Bonjour Mesdames » articule le robot de sa voix synthétique, mais Dodue et Lena sursautent car elles croient entendre le timbre et les intonations de Michel Roux quand il doublait Tony Curtis dans « Amicalement Vôtre ». « Nous sommes contents de faire halte chez vous ce soir. Nous avons voulu vous surprendre en arrivant comme des humains. Notre téléportation dans votre univers, grâce au programme informatique que m’a fait passer la Chef, est une réussite presque parfaite ! »
    «  - On peut dire ça, Nordin » ricane Néan, « sauf qu’on s’est retrouvé dans l’ascenseur arrêté au 20ème étage et qu’il a commencé aussitôt à descendre. On a dû bricoler un peu pour qu’il ne marque pas les arrêts demandés et on a aussi un peu hypnotisé vos voisins pour qu’aucun n’ait l’idée de débouler dans votre couloir au moment où nous y étions ! »
    «  - Néan, t’es pas sympa, ici je m’appelle Danilo ! »
    «  - Danilo ? Comme le grand robot d’Isaac Asimov ? » s’émerveille Lena.
    «  - Oui Madame, pour vous servir. Ça me plaît de penser que j’pourrais être comme lui. Depuis qu’on est dans les parages, c’est fou ce que j’ai lu et emmagasiné comme données. Et ma voix, elle vous va ? Mon vrai nom, c’est Nordin, comme « nordinateur », car c’est en fait ce que je suis. »

    « - Eh ben, mais c’est moi la seule humaine ici ! » s’esclaffe Lena.
    « - Aaah, au sens propre, j’en suis un aussi, Lena » précise Néan, « un hominien comme vous, mais descendant de la branche néandertalienne (avec ou sans « h », comme vous voudrez), vous c’est la branche « cromagnonesque » ! Sur Terre, Neandertal a disparu mais les météorites porteuses ne sont pas tombées que sur votre planète, en tous cas par uniquement dans votre section de l’univers ! »
    «  - Alors, voilà un mystère éclairci : nous sommes tous des extraterrestres ! Et il faut que nous gardions cela pour nous ?! »
    «  - Oh, Lena, il faut relativiser devant l’immensité de la Création ; l’univers au sens où vous l’appréhendez n’est pas le seul, moi j’en ai déjà exploré quatre différents. Il y a des humains partout ! N’est-ce pas plutôt ça la bonne nouvelle pour vous ? »

    «  - Popop ! Hominiens, humains, vous êtes aussi des primates, hein, rappelez-vous ! Comme les singes qui sont vos cousins et comme … les lémuriens, dont je suis ! »
    C’est une voix purement mentale, néanmoins légèrement agacée, ou vexée, qui a afflué dans les esprits de Dodue et Lena, une voix tout empreinte de multiples sensations : bruissement de feuilles, odeurs de mousse, de champignons, de fougères, chants d’oiseaux, crissement de serpents …
    «  - Pardon, Gascarina, je mobilise toute l’attention et je ne t’ai pas présentée. Voici notre équipière, à Danilo et moi. Elle est belle, n’est-ce pas ? »

    «  - Gascarina, vous pensez comme nous, vous nous comprenez ? » veut savoir Lena, à moitié étonnée car cela fait longtemps qu’elle cherche à communiquer avec les animaux terrestres supposés ne pas être dotés de conscience, et elle a déjà obtenu des résultats probants. «  Oui, vous êtes bien jolie, j’ai envie de caresser votre fourrure mais comment allez-vous prendre cela ? »
    Gascarina la fixe droit dans les yeux, y lit toute l’admiration et l’affection qui s’y trouvent et pose sa tête blanche et grise aux yeux rouges cerclés de noir sur les genoux de Lena.
    «  - Quelques gratouilles derrière les oreilles, caresses sur le dos, je ne crache pas dessus ! Vous pouvez y aller, je n’ai pas de parasites !  En échange, je vous vais vous faire ressentir en pensée mes plus beaux souvenirs de vent frais dans mon pelage, de dégustation de verdure excellente à mi-hauteur dans les arbres, de découverte joyeuse d’un petit ruisseau où tremper la langue quand on est assoiffé. »

    « - Ensuite Lena, on vous laisse dîner, on se repose dans vos fauteuils et votre canapé. On suivra vos émissions de télé aussi, si vous le voulez. Mais après, Danilo et moi nous allons vous raconter le bel exploit de Gascarina, quelque part entre Wichita et Topeka ! »
    «  - Où c’est ça ? » dit Dodue.
    «  - Dans le Kansas, aux Etats-Unis. Gascarina y a été envoyée en mission pour chasser le papillon ! » répond Danilo sur un ton de plaisanterie.
    «  - Sacré farceur, regarde leurs têtes ahuries, Gascarina ne ferait pas de mal à une mouche, encore moins à un papillon, mais l’effet du même nom, elle connaît !"

    A suivre

     

    Lenaïg


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